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lundi 30 novembre 2015 1 30 /11 /novembre /2015 17:00

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Cette journee debute sur une note negative pour nos amis de Club Med. Comme a peu pres tout depuis le debut de notre sejour ils foirent notre requete de nous reveiller par telephone a 6 heures. Ce n'est pas grave : je me reveille de moi-meme juste avant 6 heures et l'iPhone de C2 couine a 6h05.

en montant dans le bus au depart du Club Med

en montant dans le bus au depart du Club Med

Comme le titre de cet article le laisse subtilement entendre, nous allons visiter aujourd'hui Chichen Itza, un des sites archeologiques les plus populaires du Mexique. Il nous faut environ deux heures et demi de trajet en autocar pour arriver sur place, pendant lesquelles notre guide pour la journee, Adriana (ou Adrrrrrrriana selon sa prononciation), tente de nous expliquer les bases des calendriers Maya.

Avant cela, un peu d'histoire et de geographie... Le Yucatan est a la fois le nom de la peninsule au sud-est du Mexique ou nous nous trouvons et le nom d'un des trois etats mexicains de cette peninsule : Campeche, Yucatan, Quintana Roo (Quintana Rrrrrrrroo dans la prononciation d'Adriana). Etats ? Et oui, le Mexique est une republique federale (comme les USA) qui compte 31 etats et un district federal (la capitale). En espagnol Mexico designe

  • le pays entier
  • la ville de Mexico
  • l'etat de Mexico dont le territoire de la ville de Mexico fut séparé en 1824

Les Incas (au sud) et les Aztecs (a l'ouest) sont plus connus que les Mayas et pourtant leurs empires furent beaucoup plus brefs que celui des Mayas : quelques siecles contre plusieurs millenaires. Au contraire des Incas et des Aztecs le peuple Maya est encore plein de vie, avec sept millions de personnes qui parlent de nos jours la (les ?) langue Maya sur une zone qui couvre la peninsule du Yucatan ainsi que les pays voisins du Mexique, Guatemela et Belize. Les panneaux informatifs sur les sites touristiques sont d'ailleurs rédigés en trois langues : espagnol, anglais, et une transcription du Maya avec l'alphabet latin. Les dernieres escarmouches entre l'armee mexicaine et des 'revolutionnaires' Maya datent de 1933 !

Nous sommes donc dans le bus pour Chichen Itza et Adriana tente avec peine de nous expliquer, en francais et en anglais, la complexite des calendriers Maya. Je dois avouer que meme apres avoir etudié a la loupe les pages correspondantes sur wikipedia, j'ai toujours des questions. Plutot que de repeter betement notre encyclopedie favorite je vous laisse lire les pages correspondantes sur :

  • le calendrier religieux de 260 jours, comportant 13 groupes ('mois') de 20 jours
  • le calendrier solaire de 365 jours, avec 18 'mois' de 20 jours et 5 jours supplementaires
  • le compte long qui est leur systeme de datation des evenements, basé sur un decompte (presque entierement) en base 20 par rapport a une date originelle, qui a donné lieu aux delires de previsions de la fin du monde en decembre 2012 (ha ha ha !)

La conclusion principale est que les Mayas, disons leur elite, avait des connaissances avancees sur les cycles solaires, les saisons, l'astronomie, etc, qu'elle utilisait abondamment pour construire des temples et autres monuments religieux et legitimer sa domination sur un peuple non éduqué.

Avant d'arriver nous faisons un inevitable stop dans un magasin vendant d'authentiques souvenirs Maya faits main.

attention, une pompe a pesos !

attention, une pompe a pesos !

A l'arrivee a Chichen Itza le contenu de notre autocar se separe en deux entre les francophones et les anglophones. Avec C2 nous preferons nous joindre a la visite en anglais pour etre dans un groupe moins nombreux. C'est parti.

Je n'ai pas la pretention de me souvenir de tout ce que le guide nous a raconté, et je n'ai pas non plus envie de retaper ici l'article de wikipedia que je vous invite a lire. A noter qu'il arrive egalement souvent que le guide nous dise "qu'on [les archeologues] ne sait pas". De nombreux points restent non confirmés ou speculatifs (ou controversés) a propos de l'histoire Maya. On sait qu'il existait des ecrits Maya mais ils furent brules par les espagnols.

ancienne porte d'acces

ancienne porte d'acces

Notez l'arche en encorbellement ou "fausse arche". Il n'y a pas de clef de voute comme pour une vraie arche.

Nous marchons a l'ombre pendant quelques minutes avant que la pyramide n'apparaisse devant nous.

la pyramide de Chichen Itza

la pyramide de Chichen Itza

La pyramide n'est pas tres haute, 24 metres (plus 6 metres de hauteur pour le temple a son sommet), et le guide nous explique que ce qui comptait pour les pretres Maya etait d'etre au-dessus des arbres. La peninsule du Yucatan est toute plate, et la jungle qui la couvre est d'une hauteur assez reguliere. Du coup dans la religion Maya le domaine des dieux "dans le ciel" commencait directement au-dessus de la cime des arbres. En s'elevant a cette hauteur les pretres respiraient donc le meme air que les dieux, se placaient au meme niveau qu'eux. Dans un souci de conservation et pour eviter les accidents, il n'est plus possible de grimper sur la pyramide depuis 2006. Ce n'est pas a Chichen Itza que vous pourrez humer l'air des dieux Maya.

La pyramide compte environ 90 marches sur chacune de ses quatre faces, pour un total de 365 : une par jour du calendrier solaire. Dans ma tete j'echafaude l'idee qu'ils deplacaient chaque jour quelque chose de marche en marche (un pot de fleur ? une statue de dieu ? le crane d'un sacrifice humain ?) pour tenir compte du temps qui passait. Comment faisaient-ils les annees bissextiles ?

En plus des escaliers la pyramide est constituée de neufs niveaux - sur chaque facade ces neuf niveaux coupés par un escalier central definissent dix-huit sections, en lien avec les dix-huit mois du calendrier religieux - dont les ombres jouent un role tres particulier. La pyramide est parfaitement alignée pour que chaque annee, aux equinoxes, ces ombres dessinent ce qui est interprété comme le corps d'un serpent ondulant le long d'un des escaliers. Vous etes perdus ? Voyez la photo fournie par notre ami wikipedia.

la pyramide n'a pas ete integralement restaurée
la pyramide n'a pas ete integralement restaurée

la pyramide n'a pas ete integralement restaurée

coucou !

coucou !

La pyramide et les autres batiments alentours sont situés sur une immense plateforme construite par les Mayas pour s'affranchir des irregularités du sol de la jungle.

travaux de fouille illustrant la plateforme

travaux de fouille illustrant la plateforme

mur de limite de la plateforme

mur de limite de la plateforme

face nord-est de la pyramide

face nord-est de la pyramide

C'est en etant situés a cet endroit, avec la "plateforme de Venus" derriere nous et le "temple des guerriers" a notre gauche, que notre guide nous fait la demonstration d'une autre curiosite. En tapant dans ses mains, l'echo qui en resulte depuis le sommet de la pyramide a un bruit caracteristique qui peut rappeler le cri d'un oiseau. On ignore si c'etait voulu par les Mayas, mais en tout cas ca explique pourquoi de nos jours autant de gens frappent energiquement dans leurs mains de ce cote de la pyramide !

Le guide nous emmene voir d'autres attractions.

 

le cénote sacré
le cénote sacré

le cénote sacré

Un cenote est un trou naturel dans le sol donnant acces a de l'eau douce. Ils constituaient les seules sources d'eau douce pour les Mayas, la peninsule du Yucatan n'ayant ni riviere ni fleuve. Au fond de ce cenote sacre des ossements humains ont ete retrouves, ce qui alimente le debat sur les sacrifices a Chichen Itza. Si l'on mesure la violence d'un peuple (ou empire) au décompte de ses sacrifices humains, notre guide nous indique que les Mayas etaient beaucoup moins violents que les Aztecs qui pratiquaient les sacrifices humains a grande echelle. Les Mayas n'etaient toutefois pas des rigolos, et les guerres entre cités-états etaient incessantes. La coutume etait d'ailleurs de decapiter le roi vaincu dans la cité du roi vainqueur pour asseoir sa domination, tandis que le peuple vaincu etait assimilé, par exemple par l'esclavage.

l'engin utilisé en 1904 pour inspecter le fond du cenote

l'engin utilisé en 1904 pour inspecter le fond du cenote

D'apres le panneau a cote de machin, une "tres grande quantite d'objets [trouvés au fond du cenote] quitterent le pays d'une maniere illegale et furent finalement donnés au musee Peabody de l'universite d'Harvard". Ah tiens ? Il faudra qu'on aille verifier ca.

Note personnelle : en lisant ce panneau j'ai confondu ce musee, dont je n'avais jamais entendu parler, avec le Peabody Essex Museum devant lequel je passe a chaque fois que je suis a Salem.

la "maison des aigles"

la "maison des aigles"

"l'observatoire"

"l'observatoire"

Ce qui ressemble ci-dessus a une coupole est une tour cylindrique en ruine. Les Mayas observaient soigneusement les mouvements des etoiles et du soleil et notaient tout. Une bien noble mission, et je pense qu'ils auraient ete fans d'Excel !

deux photos du monument appelé "monastere"
deux photos du monument appelé "monastere"

deux photos du monument appelé "monastere"

En dehors de la pyramide je trouve que le batiment le plus impressionnant est l'immense terrain de "jeu de balle". Le guide nous explique que les regles precises sont inconnues, mais que les sculptures sur les parois de ce terrain et d'autres similaires (il en existe des centaines en ruine en Mesoamerique) laissent a penser que deux equipes (de sept joueurs a Chichen Itza) s'affrontaient dans le but de controler et d'envoyer, uniquement en la frappant avec les hanches, une balle de caoutchouc dans des anneaux de pierre placés en hauteur - 8 metres de haut a Chichen Itza !

le terrain de jeu de balle a Chichen Itza
le terrain de jeu de balle a Chichen Itza
le terrain de jeu de balle a Chichen Itza

le terrain de jeu de balle a Chichen Itza

D'apres les sculptures sur place, un match etait suivi de la decapitation d'un des capitaines d'equipe. Le vainqueur ? Le vaincu ? Comment etaient selectionnes ces joueurs ? Quelles etaient les regles du jeu ? Comment les joueurs parvenaient-ils a physiquement controler la balle ? Il nous faudrait une machine a remonter dans le temps pour repondre a ces questions.

L'heure du depart approche. J'en profite pour repeter un des conseils que nous avons entendus : il vaut mieux demarrer la visite tot (9 heures ?) pour eviter le soleil et la foule. Nous n'avons pas vraiment choisi notre horaire comme c'est une visite organisée... et meme en commencant vers dix heures le soleil tapait deja fort. La foule s'est effectivement densifiée pendant notre presence sur place. Comme l'esplanade autour de la pyramique est immense cela se remarque plus autour des autres batiments, plus petits. Et au terrain du jeu de balle des groupes de plus en plus bruyants genent la visite des touristes calmes comme moi : quel est l'interet de faire brailler "TEQUILA !" a un groupe de touristes ?!

au-revoir Chichen Itza !

au-revoir Chichen Itza !

le soleil ne gene pas tout le monde...

le soleil ne gene pas tout le monde...

avant de partir, derniere petite photo des marches qui ne sont a nouveau plus accessibles pour le commun des mortels. Les pretres Maya seraient satisfaits

avant de partir, derniere petite photo des marches qui ne sont a nouveau plus accessibles pour le commun des mortels. Les pretres Maya seraient satisfaits

En bon geek cette visite me donne fortement envie de demarrer une partie de Civilization. Quant a C2 son estomac commence a se faire entendre. Cela tombe bien : notre prochaine etape est le restaurant de notre dejeuner.

 

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Publié par ZPP - dans trip Yucatan
dimanche 29 novembre 2015 7 29 /11 /novembre /2015 20:00

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Nous voulions le soleil, nous sommes au soleil. Il est temps de glander maintenant ! Nous n'avons qu'a imiter les iguanes - lezards ? geckos ? non.. je laisse les taxinomistes me corriger - qui rechauffent leur sang froid au soleil de Cancun.

ca lezarde ferme
ca lezarde ferme

ca lezarde ferme

Une des meilleures facons d'obtenir un renseignement au Club Med est de ne PAS demander aux GOs, qui sont en general inutiles - mais extremement affables. Lors de nos deux premieres journees sur place la seule question correctement repondue fut "quelle heure est-il ?". Meme pour connaitre le jour de la semaine (lorsque nous consultions le programme de la salle de gym), la GO a laquelle nous avons posé la question s'est plantée ! Ceci dit il y a pire que les GOs. Il y a la petite pochette cartonnée contenant nos badges d'acces a la chambre, avec une carte du Club Med au dos. C'est un piege : le terrain de beach-volley ne se trouve pas la ou est indiqué "beach-volley". Je ne veux pas raler plus : je pense que c'est tout simplement une manoeuvre habile pour nous faire engager la conversation avec ces GOs qui sont tous si jeunes et si beaux. Et qui, au bout d'un moment, finalement, parviennent a nous indiquer ou se trouve le terrain de beach-volley. Yeah, du sport !

un service exceptionnel aux mains de ZPP

un service exceptionnel aux mains de ZPP

C2 se detend sur la plage...

C2 se detend sur la plage...

... et je la rejoins apres mes efforts

... et je la rejoins apres mes efforts

Il faut que j'arrete de cracher dans la soupe : le Club Med de Cancun me convient tres bien tant que j'evite de parler aux GOs. Bon, ca et la clim' de la chambre qui ne marche pas. Pour le reste, je suis content. Il y a de nombreuses activites, la bouffe est variée et convenable (la booze aussi !), et j'apprecie la grande piscine ou je fais le lamantin pendant des heures. Allez, profite du "Sol y mar" et arrete de raler ZPP !

le soleil se couche sur le lagon du club

le soleil se couche sur le lagon du club

Si vous aviez peur, comme moi, de ne plus etre aux US, pas d'inquietude : je passe la moitie de mon apres-midi a regarder du football (americain) a la tele, et j'assiste en partie au match qui va se solder par une defaite (nooooooooonnnn !! Bouuuuuuuhhhh !!!) des New England Patriots.

Nous devons nous coucher de bonne heure : nous avons demandé a etre reveillés demain matin a 6 heures pour etre prets a 7 heures au depart de notre premiere excursion. Ca fait tot pour des vacances... bonne nuit !

 

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Publié par ZPP - dans trip Yucatan
samedi 28 novembre 2015 6 28 /11 /novembre /2015 17:00

Le quatrieme jeudi de novembre aux Etats-Unis est le jeudi de Thanksgiving, jour de congé sacré pendant lequel le pays s'arrete presque de fonctionner. Tous les magasins sont fermés et les ricains se remplissent la panse de dinde en regardant du football (americain) a la tele. L'idee de regarder du football me plait beaucoup mais pour notre menu nous avons prefere la raclette, aux capacites de gavage tout a fait equivalentes a celles de la dinde.

Pendant ces deux jours feries (jeudi + vendredi) octroyes par nos bienfaisants employeurs, C2 et moi nous sommes actives pour preparer nos bagages. Nous partons en effet en vacances, les premieres vacances de l'annee pour C2 ! Il etait temps...

Nous partons nous detendre au soleil de Cancun, au Mexique Etats-Unis France Mexique. Ok, techniquement Cancun est une ville qui se trouve au Mexique, mais nous allons nous retrancher au Club Med, on ne peut plus franchouillard, dans la zone hoteliere de Cancun infestee d'americains. Pendant le "spring break" (periode de vacances universitaires aux alentours de mars) les etudiants americains y deferlent pour se debaucher - ici ainsi que dans d'autres stations balneaires du Mexique.

Ca devrait etre calme pour nous toutefois puisque nous partons en dehors d'une periode de vacances, et c'est a peine la fin de la saison des ouragans ce qui dissuade les fanatiques du farniente sur la plage. En ce samedi matin la meteo a Boston est pourrie ce qui est parfait pour apprecier encore plus le depart. A l'aeroport C2 me fait decouvrir le principe du "moyen-dejeuner". Nous sortons du petit-dejeuner, nous venons d'acheter des sandwichs pour dejeuner dans l'avion, mais elle va tout de meme s'attabler chez Legal Sea Foods pour se commander une assiette d'huitres et une cup de clam chowda'.

etude du menu avec le crane fleuri

etude du menu avec le crane fleuri

allez, un petit coup de Hay Day avant de nous entasser dans une grosse boite de conserve

allez, un petit coup de Hay Day avant de nous entasser dans une grosse boite de conserve

Notre vol avec Jetblue se passe bien, j'adoooooore le wifi gratos a bord ! Il n'est disponible que tant que nous volons au-dessus des US mais cela represente une grosse partie du vol Boston-Cancun.

A Cancun il fait beau et chaud. Une activite intense regne dans l'aeroport. Il y a un monde fou, des touristes comme nous venus apprecier le climat et l'ocean. Nous faisons la queue pour descendre l'escalier qui mene a la queue qui permet d'acceder a la queue pour le controle des passeports. Pour les americains et residents americains pas besoin de visa. Parfait. L'avantage de faire autant la queue est que nos bagages sont deja sur le carrousel lorsque nous en avons fini avec les services d'immigration. Parfait. Nous faisons la queue qui mene a la queue pour passer la douane, tous les bagages et sacs repassent dans une machine a rayon-machin-chose et nous sommes enfin livrés a nous-memes dans l'aerogare.

Nous n'avons pas fait deux metres dans le hall qu'une nana nous met le grapin dessus pour nous amener au comptoir d'un "assistant pour touristes qui va nous aider". Ah tiens ? Ecoutons-le et repondons a ses questions... a quel hotel allons-nous ? Club Med. Parfait, nous trouverons notre navette dehors mais attendez ! Avant d'y aller le mec veut nous expliquer comment les excursions touristiques fonctionnent a Cancun. Au Club Med ils proposent ci, au Club Med ca marche comme ça mais surprise : le mec peut nous proposer aussi bien, et moins cher ! Pas d'embrouille, pas d'inquietude : on a juste a laisser l'empreinte de notre carte de credit et remplir ce tout petit formulaire papier carbone en trois exemplaires ou nous nous engageons a aller ecouter une session d'une heure et demi sur un programme de "timeshare" dans un complexe construit et géré par des mexicains comme ca vous comprenez mon bon monsieur l'argent est injecté dans l'economie mexicaine et ne part pas en Espagne comme avec le Club Med. Ah bon, Club Med est une societe espagnole ? Mmm... je n'aime pas trop ces histoires de timeshare. Me rassure le lascar : "oh, mais ca n'est pas du timeshare, il y a marqué timeshare mais ca n'est pas du timeshare puisque je vous dis que ca n'est pas du timeshare, et en echange de votre presence a cette tres courte session informative d'une heure trente je vous propose les excursions a -75% par rapport au tarif Club Med. -75% mon bon monsieur !!".

S'il y a bien un truc qui n'est pas marqué sur mon front c'est "pigeon". Au bout de quinze minutes de boniments mon cerveau est dangereusement proche de sa temperature d'ebullition et la moutarde me chatouille les narines. Mais je suis en vacances... Je me contente d'un "we're not interested, thank you" sec et irrevocable, et j'entraine avec moi C2 en bringuebalant nos valises loin de ce charlatan. En tout cas c'etait un pro ! D'ailleurs, il etait derriere un comptoir tout a fait officiel, et il avait en laniere autour du cou un badge qui semblait tout a fait officiel. Fort bien.

A l'exterieur la cohue est aussi intense. La densite de population atteint les mille touristes au metre carré. Nous mettons la main sur un gars en train de brandir un ecriteau "Club Med" et il nous fait retraverser tout l'aerogare a pied. Je cavale derriere lui avec notre grosse valise. Il nous fait monter dans le taxi privé qui nous emmene finalement au Club Med, et la quietude revient. Nous sommes a bord d'une superbe Ford Expedition, bienvenue au Mexique Etats-Unis Mexique donc !

L'accueil au Club Med est charmant. On s'occupe de nos bagages, on nous sert un petit thé, et nous pouvons deja apprecier la qualite du service :

  • le "GO" (ha ha ha, GO, j'en rirai toujours !) qui nous fait faire le tour des lieux et nous emmene a notre chambre n'arrive pas a en lire le numero (?!?!) sur le petit etui cartonné qui contient nos badges d'acces
  • lesdits badges d'acces ne fonctionnent pas
  • on ne nous a pas remis a l'arrivee nos bracelets Club Med. "Ah mais ou sont vos bracelets ?" s'interroge le GO. Quoi, quels bracelets ?
  • on ne nous a pas dit qu'il fallait ouvrir un compte et l'associer a nos badges pour utiliser les services payants du Club Med
  • la clim' de la chambre ne fonctionne pas, elle ne fait que souffler vainement un air a peine refroidi et saturé d'humidité
  • notre chambre est située de telle facon que l'integralite des clients de trois batiments entiers du complexe passent devant notre porte pour aller a leurs propres chambres. Cela s'annonce bruyant. Lorsque je demande a changer de chambre, on me repond que "l'hotel est complet". Ah bon ? C'est bizarre toutes ces chambres vides dont les rideaux ne bougeront pas pendant l'integralité de notre sejour...

Bref, je suis francais, il faut que je rale. Alors je rale. Pas beaucoup, juste un peu, d'ailleurs je me suis limité a six points dans ma liste ci-dessus. J'en oublierais presque que je suis en vacances !

il y a pas mal de vent

il y a pas mal de vent

a boire...

a boire...

.. et a manger !

.. et a manger !

Le francais rale-t-il moins une fois le ventre plein ? Non, certainement pas !

Je me detends dans ma chambre bruyante en ecoutant les fetards gueuler en pleine nuit en rentrant du bar, dans une atmosphere chaude et humide pour cause de clim' foireuse, en jouant a Hay Day. Club Med est sympa : nous depensons deja des sommes folles pour cette chambre piteuse, mais en plus Internet est payant, a peine 42 euros pour la semaine (pour une connexion simultanée !!). Ils nous prennent vraiment pour des cons. J'ai mieux... a l'affut de la bonne occaz' je me suis connecté hier soir sur le site de notre compagnie de telephone, où je me suis retrouvé face a une offre allechante pour rajouter a nos abonnements "appels et textos illimités depuis le Mexique avec 1 Go de donnees par personne", pour la modique somme de... $0. Je signe tout de suite, clic, clic ! Nous avons donc passé la semaine a pomper sur notre forfait donnees en boudant le wifi foireux de Club Med'. Pfff, les accros du numerique, a croire que l'iPhone est greffé dans la main. Mais non, mais non...

Allez, j'essaie de dormir... des que ca beuglera moins dehors.

 

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Publié par ZPP - dans trip Yucatan
samedi 21 novembre 2015 6 21 /11 /novembre /2015 18:30

Vous vous souvenez peut-etre de mes aventures goudronales il y a environ un an, lorsque j'avais essayé de reparer une portion de notre driveway qui s'effritait. Le resultat n'avait pas ete incroyable mais bon ca tient toujours a peu pres.

Une des consequences de ce bricolage consistait en une grande poubelle en plastique a moitie remplie des debris d'asphalte arrachés du driveway avant que je ne remette la nouvelle melasse censée durcir comme du goudron (pffff....). Cette poubelle trainait depuis un an a cote du garage, et apres un cycle complet de saisons sans m'en occuper je me suis dit qu'il etait temps d'agir. Evidemment ce n'est pas le genre de detritus a mettre dans la poubelle de tous les jours, j'avais plutot dans l'idee de trouver une dechetterie qui l'accepterait.

Apres avoir epluché dans tous les sens la section "recyclage" du site de la ville de Waltham j'ai fini par mettre la main sur ce qui semble etre la societe de recyclage (?) la plus proche de Waltham, Conigliaro, a Framingham a une quinzaine de miles au sud-ouest de Waltham.

Sans avoir trop compris le fonctionnement de cette compagnie et de leur site de recyclage je me suis mis en route en ce charmant samedi de novembre pour Framingham, la poubelle enbitumée dans le coffre de mon panzer. Sur place le type dans la cahute a l'entree m'explique le principe, tres simple : je passe avec ma voiture sur leur pese-vehicule dans un sens, je vais decharger mon goudron dans la bonne section, et je repasse dans l'autre sens pour une nouvelle pesee et la facturation idoine. Ah ! Voila qui est interessant. Oui, j'ai ecrit tout cet article uniquement pour vous raconter que j'ai fait peser ma voiture !

Le truc c'est que j'avais vraiment tres peu de gravats dans ma poubelle, meme si le goudron c'est dense et lourd. Je me suis meme demandé un instant si leur pese-vehicule allait le detecter. Mais oui ! Verdict :

  • pesee initiale : 5180 pounds
  • pesee apres vidage : 5140 pounds

Ma voiture pese 5140 pounds, soit 2331.5 kg, ha ha ha ! Honte sur moi. Oh, il ne faut pas oublier de deduire le poids la masse du conducteur. Alors disons que ma voiture pese 2200 kg. Non, je ne suis pas encore au format americain. Disons euh... 2250kg, allez hop.

Et alors mon depot de 40 pounds (18 kg) d'asphalte m'a ete facturé combien ? Le tarif est de $55 par ton, mais combien de pounds y a-t-il dans une 'ton' ? Les unites anglo-saxonnes sont en general absurdes et la ton ne fait pas exception : d'apres wikipedia la 'long ton' (utilisée par les britons) fait 2240 livres (1016kg) tandis que les ricains dans un souci incroyable de simplicite utilisent la 'short ton' de 2000 livres (907kg). La tonne ('metric ton' en anglais), la bonne vieille tonne de 1000 kg, pese elle 2204.6 livres. Bon, 40 pounds a $55 la US ton de 2000 pounds, ca fait... $1.1. Ah mais oui mais il y a un minimum de $40 ! Bref le mec de Conigliaro a du bien se marrer et a eu pitie de moi en me faisant payer $25 pour ma demi-poubelle de debris.

Et voila la vie incroyable de ZPP le week-end. Et demain, foot a la tele !!!

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Publié par ZPP - dans blogston
dimanche 15 novembre 2015 7 15 /11 /novembre /2015 20:00

Ha ha ha je vous ai bien eu(e)s hein ! Vous avez cru que j'avais couru un marathon ? Techniquement j'ai "participé" a un marathon, oui, mais je n'en ai couru que 8.5 km. C'est la beauté du relais : il faut laisser les autres se fatiguer !

Avec quelques collegues et neanmoins amis nous avons decide de nous lancer dans l'aventure des courses en relais en nous inscrivant au marathon de Plymouth, Myles Standish Marathon. La course tient son nom de la foret dans laquelle elle se court, Myles Standish State Forest (a cote de Plymouth), qui tient elle-meme son nom de Myles Standish, un passager du Mayflower. Au fait, en parlant de Myles je realise que je n'ai jamais mentionné sur ce blog mon veritable prenom. Je m'appelle Kylometres ! Ca tombe pas mal pour courir un marathon.

Courir un marathon, ha ha, je n'ai pas le droit d'ecrire ca. Lors de la repartition des differentes etapes entre les membres de notre equipe-relais mixte, j'ai fait tres attention, grace a de subtiles, diplomatiques, pernicieuses manoeuvres, a me faire attribuer la plus courte distance parmi les hommes de notre equipe :

  • la moitié de mon collegue et neanmoins ami #1 commence avec 7.1km
  • je continue avec 8.5km
  • mon collegue et neanmoins ami #1 enchaine avec 15.6km
  • mon collegue et neanmoins ami #2 finit en beaute avec 11km

L'evenement est assez bien organise. Il fait beau et ensoleillé, et pas trop froid a part pour les premiers kilometres. Garmin me dit qu'il faisait 6°C avec un ressenti de 2°C pendant ma course mais j'aurais dit qu'il faisait plus. Nos deux seules deceptions sont le faible nombre de concurrents - mes collegues et neanmoins amis esperaient plus d'ambiance, d'interactions sociales pendant leurs efforts - et l'impossibilite d'obtenir les resultats a l'arrivee. Et ouais, on est venu pour la gagne nous, alors, on a gagné oui ou quoi ??

J'ai entendu dire que toute chaine comportait un maillon faible, et a ma grande deception je suis le maillon faible dans notre chaine de coureurs masculins : j'ai non seulement couru la plus courte distance, mais en plus je l'ai fait a la vitesse la plus faible ! Malgre cette contre-performance notre equipe termine deuxieme des equipes-relais avec un temps de 3:09:16, et deuxieme dans sa categorie (30-49 ans). Vous ne me croyez pas ? Les resultats officiels sont ici, et oui notre equipe s'appelle "Ze Cardboard Goats", traduction foireuse pour "les chevres en carton".

Comme on est aux US, tout le monde a gagné, tout le monde il est beau il est gentil, et tout le monde il a sa medaille. J'ai emporté la mienne au boulot pour l'exposer en trophée triomphateur et rappeler a tous mes collegues que je suis un grand sportif. Je cours des marathons moi. Enfin euh, je participe a des marathons quoi.

les valeureux

les valeureux

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Publié par ZPP - dans blogston
samedi 31 octobre 2015 6 31 /10 /octobre /2015 20:00

C'est formidable car apres toutes ces annees aux US j'en apprends encore sur les methodes locales de construction. Les maisons americaines se construisent en une semaine avec trois planches et quatre clous, et si vous croyez voir un mur exterieur en pierre quelque part il doit s'agir de moulages en plastique peint fixés sur des poutres en bois...

Il y a aussi les mobile homes (ou trailer homes, trailer = remorque), a la forme rectangulaire caracteristique, et qu'on voit circuler de temps en temps sur leurs petites roues a grand renfort de gyrophares "WIDE LOAD" ("large charge" ~ convoi exceptionnel).

Ce que je ne connaissais pas encore, c'est la maison en kit, en duplo geant. C'est le meilleur des deux mondes : au lieu de trimbaler sur les routes une petite maison sur une unique remorque, vous tirez quatre remorques portant quatre morceaux de maison, et a l'aide d'une grue vous montez une maison de taille respectable (et toujours faite de trois planches et quatre clous...) en une demi-journee !

Grosse animation dans le quartier ce matin donc.

une des remorques avec ses petites rouroues

une des remorques avec ses petites rouroues

la grue au travail

la grue au travail

et hop, une maison qui monte, qui monte !

et hop, une maison qui monte, qui monte !

Sur la photo ci-dessus le deuxieme etage reste a treuiller. Plus qu'a rajouter un toit et du plastic siding sur les murs et vous voila hors d'eau.

Note : je me dois de preciser que les travaux de terrassement avaient deja eu lieu, et qu'ils ont pris plus que quelques heures. Les maisons sont couramment construites sur un "basement" creusé dans le sol avec des murs exterieurs coulés en beton.

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lundi 19 octobre 2015 1 19 /10 /octobre /2015 19:00

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Nous allons tacher de faire moins de voiture aujourd'hui en restant a Toronto. Toronto est une grande ville, par ou commencer sa visite ? Ah, je sais, en prenant une photo des deux petits immeubles coincés sous les gratte-ciel derriere l'arriere-cour de notre hotel.

claustrophobes s'abstenir

claustrophobes s'abstenir

Nous prenons tout de meme la voiture pour rouler jusqu'a Scarborough Bluffs Park. En chemin nous constatons que Toronto a un service de tramways, apparemment réservé aux passagers temeraires et trompe-la-mort. En effet les rails du tram se situent au milieu de la rue, entre les voies de circulation, et les arrets ne sont pas forcement protégés. De temps en temps un tram s'arrete, les portes s'ouvrent, et ses passagers montent et descendent sous les moustaches des voitures et autres camions qui roulent dans la meme rue. Bien sur la loi impose de s'arreter quand des passagers sont sur la route mais euh bon... on fait plus sûr, c'est sûr !

tram en circulation

tram en circulation

Bluff veut dire falaise en anglais et celles de Scarborough Bluffs Park sont tres escarpées. Elles me rappellent les Badlands du South Dakota a echelle reduite. Pour acceder au sentier qui suit les falaises au-dessus du lac Ontario nous traversons un petit parc absolument degoutant constellé de crottes de chien. Nous y croisons soit des gens louches, soit des promeneurs de chiens en liberté qui crottent partout (oh, et un pic a l'oeuvre sur un tronc). Pourtant le Toronto Municipal Code, Chapter 608 article VI, paragraphe 34, alineas A & C, demande aux proprietaires de chiens de les garder en laisse, de ramasser leurs odorantes contributions, et de les mettre a la poubelle. Scarborough Bluffs Park est une zone de non-droit, c'est effrayant. Meme Maman s'y met : alors que c'est interdit par des panneaux tres clairs, elle franchit la barriere pour s'approcher du rebord de la falaise et avoir une meilleure vue.

les falaises et le lac Ontario au Scarborough Bluffs Park
les falaises et le lac Ontario au Scarborough Bluffs Park

les falaises et le lac Ontario au Scarborough Bluffs Park

Nous nous baladons une petite heure dans le parc. Il fait beau et la vue est magnifique. Il fait suffisamment clair pour voir ce que nous soupconnons etre les tours de Niagara Falls, a plus de 60 kilometres a vol d'oiseau de l'autre cote du lac !

le lac Ontario en regardant vers l'est

le lac Ontario en regardant vers l'est

Apres cette sympathique balade au calme, loin de la cohue du centre-ville de Toronto, nous reprenons la voiture pour descendre au bord du lac a Bluffer's Park Beach, a côté d'une imposante marina. Il y a la une belle grande plage de sable, qui doit etre tres courue en ete je suppose. Pour l'instant il fait un poil frisquet et il n'y a que quelques touristes et d'inevitables gens en train de balader leurs chiens. Ca doit etre le sport national.

sous le sable, les crottes de chien
sous le sable, les crottes de chien
sous le sable, les crottes de chien

sous le sable, les crottes de chien

les falaises dominent la plage

les falaises dominent la plage

Les torontois ont donc un joli bord de lac. Je n'aurais pas boudé une ou deux usines en ruine ou des quais désaffectés comme a Montreal, mais je pense que des parcs et des plages sont plus populaires et plus appreciés. Apres ces charmants paysages nous allons nous interesser a une decouverte plus urbaine de Toronto. Nous retournons dans le centre-ville - en faisant attention aux passagers qui debarquent des tramways.

une derniere photo sur le parking de la plage avant de partir

une derniere photo sur le parking de la plage avant de partir

Ha ha ha ! Quelle drole de petite voiture ! Ca ne vous fait pas rire ? Mais si, mais si... et tout comme moi vous allez lire l'article correspondant sur wikipedia.

Une fois au coeur de Toronto nous partons a pied a la recherche d'un endroit ou manger en nous dirigeant vers le lac. Apres avoir erré dans le financial district et envié tous ces hommes et femmes d'affaire en cravates et tailleurs impeccables avec leurs petites boites de lunch a la main, nous tentons notre chance au Marché. Bonne pioche ! Le concept du Marché est le suivant : ils ont plein de stands (salades, viandes, pates, sushis, desserts, fruits, etc) ou l'on se fait servir le plat de son choix en enregistrant la transaction sur une carte magnetique fournie a l'entree. On peut manger tranquillement sur les tables en libre acces, aller se resservir, etc. Et en partant on passe par la caisse ou l'on paie ce qui a ete chargé sur la carte magnetique. C'est un poil cher mais il y a du choix et c'est plutot bon. Oh, et il y a le wifi ce qui permet a Maman de jouer avec son iPod touch. Ou a moi de jouer avec mon iPhone ? Beuh...

Les gratte-ciel du financial district sont bien gentils mais que pourrions-nous voir d'autre ? Nous repartons a pied vers le nord. Nous voila devant le Toronto City Hall, un ovni dominé par deux tours en croissants.

Toronto City Hall

Toronto City Hall

Maman a entendu le plus grand bien de la porte/arche a l'une des entrees de Chinatown, et comme d'apres notre carte Chinatown n'est pas tres loin a l'ouest du City Hall, autour de Spadina Avenue, nous decidons d'aller voir en personne. Nous marchons, marchons, et a n'en point douter sommes bien au milieu de Chinatown.

Spadina Avenue, dans Toronto Chinatown. Ces deux poteaux et leurs decorations forment le caractere chinois 'porte' (source : C2 :-) )

Spadina Avenue, dans Toronto Chinatown. Ces deux poteaux et leurs decorations forment le caractere chinois 'porte' (source : C2 :-) )

Mais ou se trouve cette arche ? Cela fait une heure que nous marchons et nous ne l'avons toujours pas apercue, meme de loin. Je finis par degainer mon iPhone pour demander a Google... explication : il y a deux Chinatowns a Toronto ! Nous sommes dans le 'old Chinatown', et l'arche se trouve au Chinatown dissident, ou East Chinatown. Le plus bete c'est que nous avons traversé ce quartier en voiture ce matin pour aller voir les falaises. Tant pis alors.

Nous continuons notre marche pour nous diriger vers le ROM, Royal Ontario Museum, en traversant le Queen's Park. Au milieu de ce parc trone le Ontario Legislative Building, construit a la fin du dix-neuvieme siecle dans un style qui ne nous emeut guere. A proximité du batiment se trouve le Ontario Veterans' Memorial, un assemblage de photos montrant l'armee canadienne en action un peu partout dans le monde depuis 1860. Il y a une photo de la premiere guerre mondiale ce qui a le don de me faire plonger dans de sombres pensees.

Ontario Legislative Building

Ontario Legislative Building

Un groupe de petits ecoliers en train de jouer dans le parc egaie un coin du parc. En passant devant le bronze d'Edward VII (roi britannique de 1901 a 1910) Maman me fait part d'une theorie sur les statues equestres. Le nombre de pattes en l'air du cheval est censé indiquer comment est mort l'illustre heros qui cavale sur son dos :

  • 2 pattes en l'air -> mort au combat
  • 1 patte en l'air -> mort des suites d'une blessure recue au combat
  • aucune patte en l'air -> mort d'autre cause

Mon ami Internet fait circuler la rumeur que c'est une legende urbaine, et le nombre de pages ou l'hypothese est débattue est superieur, selon mes propres estimations, au nombre de statues equestres sur cette planete. En ce qui concerne Edward VII, malgre la patte en l'air de son cheval torontois, il n'est mort au combat ni de pres ni de loin mais semble avoir ete terrassé par le tabac. Entre ca et les integristes qui prechent que l'on designe les membres équins par les noms bras et jambes plutot que le vulgaire pattes, nous avons ouvert une veritable boite de Pandore que je me hate de clore avec ce paragraphe.

Le ROM fermant dans a peine une heure lorsque nous y arrivons, nous renonçons a nous lancer dans sa visite. Une aimable dame a l'accueil nous renseigne en francais et Maman se laisse tenter pour une visite demain matin. L'exposition temporaire du musee porte sur Pompéi. Interessant...

Nous repartons a pied vers notre hotel et repassons par le Queen's Park. Une paire de petits gants roses abandonnés git dans la zone ou les enfants couraient en rond tout a l'heure, et je souris en revassant a la discussion subsequente a cette perte : "tu as fait quoi de tes gants ?" "mais je sais pas euuuhhhh !".

Apres cette longue journee de marche et charmés par notre repas de l'avant-veille nous retournons diner chez Frascati. L'ambiance y est nettement plus calme un lundi soir qu'un samedi soir veille de marathon !

Le lendemain mardi matin Maman va visiter le ROM pendant que je charge la voiture, libere nos chambres d'hotel (en ralant un peu pour le chauffage defectueux...), et joue frenetiquement a Hay Day. Nous nous retrouvons au musee pour aller dejeuner dans sa sympathique cafeteria. Apres manger nous allons faire un tour au Coronation Park, au bord du lac. La meteo s'est amochée. Il fait gris et lorsqu'il commence a pleuvoir nous battons en retraite dans la voiture. L'heure du depart a sonné... J'emmene Maman a l'aeroport ou elle attrape un vol pour Paris, et j'entame les 540 miles (870 km) de la route du retour. Ayant renoncé a rentrer d'une traite je m'arrete pour la nuit dans la formidable bourgade de Victor, New York, et j'arrive a la maison mercredi dans l'apres-midi apres m'etre tapé la quasi-integralité de Mass Pike.

Mon seul road-trip de 2015 est terminé et la moisson de miles fut bonne : 1511 miles (2431 kilometres) en sept jours. Et apres celui au Quebec, encore un chouette voyage au Canada avec Maman. Ou irons-nous la prochaine fois ? Allons-nous progresser d'un etat canadien vers l'ouest tous les deux ans ? A nous le Manitoba (qui ne repond plus) ? Le Saskatchewan ? Nous verrons !

 

reprendre au debut, article 1/4

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dimanche 18 octobre 2015 7 18 /10 /octobre /2015 19:00

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Nous y voila ! La raison d'etre de ce voyage etait d'aller voir les chutes du Niagara, et c'est le programme de notre journee. Bonne nouvelle : il a l'air de vouloir faire relativement beau. Pas de pluie, et des coins de ciel bleu. Ca s'annonce beaucoup mieux que pour ma premiere visite des Niagara Falls placée sous le signe de la glace et de la neige.

Hier soir au restaurant j'ai entendu la serveuse demander a plusieurs tables (avant de demander a la notre) : "are you here for the marathon ?". Marathon ? Comment ca, marathon ? Non non ! Je crois que je suis atteint de marathonoïa : c'est une paranoia caracterisée par l'apparition de marathons partout où le sujet se deplace. Mais oui enfin, combien de fois ca m'est arrivé ? Je vais a Fargo, PAF ! Marathon. Je vais a Burlington, PAF ! Marathon. Et maintenant Toronto, PAF ! Marathon ? Je ne vois que trois possibilites :

  • soit c'est ma marathonoïa qui a atteint un degre severe, et ces marathons n'existent que dans ma tete
  • soit, dans chaque ville du continent nord-americain, chaque week-end, il se court un marathon
  • soit c'est le hasard et je viens juste de trouver une excuse pour pondre un paragraphe sans queue ni tete

Comme un homme averti en vaut deux et que ma voiture est assez grande pour accueillir un troisieme passager j'ai etudié hier soir la carte du marathon dans Toronto pour eviter les rues ou la circulation est coupée ce matin. Cela nous permet de partir presque sans difficulte de Toronto, et de nous retrouver sur l'autoroute aerienne (Gardiner Expressway) d'ou nous admirons une maree humaine courir sur les boulevards paralleles au lac. Courir un marathon... mais quelle idee. Ca n'est pas pres de m'arriver ! Ou alors ?

Il y a environ une heure et quart de route jusqu'a Niagara Falls - la ville - cote canadien. Nous longeons la rive du lac Ontario d'abord vers le sud-ouest puis vers l'est sur la QEW (Queen Elizabeth Way). Il y a une curiosité sur ce trajet : un bateau a l'abandon qui ressemble a un bateau a voiles mais rouillé (donc pas en bois !?). Heureusement google sait tout et me raconte l'histoire de la Grande Hermine. Epatant !

Les cinq minutes de geographie : Niagara Falls (les chutes du Niagara) sont des chutes sur la Niagara River, une riviere qui relie le lac Erie (au sud) et le lac Ontario (au nord). La Niagara River sert de frontiere sur toute sa longueur entre le Canada (a l'ouest) et les US (a l'est). De part et d'autre des chutes se trouvent deux villes : Niagara Falls, dans l'Ontario/Canada, et... Niagara Falls, dans l'etat de New York/USA.

Le "meilleur" côté pour admirer les chutes est le côté canadien car on leur fait face. Côté americain on est justement a côté des chutes, et les ricains ont du construire une tour a l'ecart de la falaise pour s'en eloigner un peu et admirer depuis une passerelle les chutes avec un minimum de recul.

C'est parti pour les chutes ! Apres avoir payé $15 de parking...

en arrivant aux Horseshoe Falls, côté canadien

en arrivant aux Horseshoe Falls, côté canadien

Rainbow bridge et American Falls

Rainbow bridge et American Falls

un bateau-douche, pour admirer les chutes d'en-bas

un bateau-douche, pour admirer les chutes d'en-bas

Il existe deux compagnies de bateaux pour s'approcher des chutes par voie aquatique : Maid of the Mist (la demoiselle de la brume) côté americain et Hornblower Cruises (le sonneur de corne) côté canadien. Les deux compagnies operent chacune deux bateaux qui font un sympathique petit ballet tres regulier. Les americains sont en bleu (couleur des ponchos de plastique qui protegent les touristes), les canadiens en rouge. Un bateau rouge se balade au plus pres des chutes pendant que l'autre bateau rouge charge-decharge ses passagers au quai canadien. Pendant ce temps un bateau bleu retourne au quai americain pendant que l'autre bateau bleu quitte ledit quai pour se rapprocher des chutes. Quand le bateau rouge a fini de se faire rincer, tout se decale d'un quart, un bateau bleu vient prendre sa douche, le bateau rouge retourne au quai canadien pendant que son camarade s'eloigne du quai pour commencer son court trajet vers les chutes, etc etc.

Nous marchons le long de la falaise côté canadien vers le nord et le Rainbow Bridge, un pont routier et pieton controlé par des postes frontiere a ses deux extremites. Passer a pied du côté americain serait l'occasion d'une bonne petite balade sous une meteo cooperative : allons-y ! Sur l'autre rive de la Niagara River les American Falls nous font face (photo ci-dessus). Nous sommes interrompus dans notre marche tous les vingt metres, a la demande de touristes de toutes origines qui veulent etre pris en photo par nos soins. On doit avoir des bonnes tetes de bons photographes :-) Euh...

le site des chutes depuis le Rainbow Bridge

le site des chutes depuis le Rainbow Bridge

Sur la photo ci-dessus, de gauche a droite :

  • la Observation Tower côté americain avec sa passerelle
  • les American Falls
  • les Horseshoe Falls
  • la rive canadienne avec hotels-gratte-ciel et tours d'observation

A noter : la traversee du pont de l'arc-en-ciel, meme en pieton, est payante, 50 cents dans chaque sens. Nous utilisons nos quarters et nous allons badauder tranquillement sur le pont en regardant les gens faire la queue dans leurs voitures, hi hi hi. Tres peu d'attente au controle d'identité pour les pietons a l'heure ou nous passons mais c'est sans doute variable.

Une fois du côté americain nous nous approchons des American Falls. Sans payer on peut uniquement les voir "de côté", ce qui explique pourquoi le côté canadien est mieux pour admirer les chutes.

au plus pres des American Falls

au plus pres des American Falls

Nous jetons un coup d'oeil aux tarifs sur un panneau de la cahute d'acces a l'Observation Tower. Je suis choqué : $1. UN dollar ? Quoi ? Je m'attendais a un prix indecent comme $15, mais c'est seulement $1. Nous payons avec joie pour aller faire un tour sur la passerelle qui mene a l'Observation Tower. En fait cette tour contient les ascenseurs qui donnent acces au quai du Maid of the Mist.

un peu de recul sur les American Falls depuis Observation Tower

un peu de recul sur les American Falls depuis Observation Tower

vue sur le Rainbow Bridge depuis les US

vue sur le Rainbow Bridge depuis les US

Nous allons dejeuner dans le "food court" de l'affreux piege a touristes qu'est le "Niagara Falls Welcome Center", un batiment cubique et fatigué a la proprete douteuse, contenant des magasins de "souvenirs" et des fast-foods de tous les horizons (sauf americain ??), et qui n'est pas un welcome center. Ceci clot magistralement notre sejour de moins de deux heures chez l'oncle Sam et nous retournons chez nos amis canadiens - non sans avoir servi de photographes pour trois touristes de plus.

Une foule dense continue a se presser aux alentours du Visitor Center canadien et les appareils-photos se dechainent en folie. Allez, encore quelques photos avant de partir...

une Maid of ze Mist dans les embruns

une Maid of ze Mist dans les embruns

au-revoir Niagara Falls !

au-revoir Niagara Falls !

Apres notre visite des chutes du Niagara nous partons en voiture vers le nord explorer la region, en suivant la riviere Niagara. Bien qu'elles soient les plus connues les chutes ne sont pas la seule attraction touristique sur la riviere. Il y a par exemple la (le ?) Niagara Whirlpool, qu'il est possible de voir d'en-haut ou d'en-bas.

Niagara Whirlpool

Niagara Whirlpool

ces oiseaux sont-ils americains ou canadiens ?

ces oiseaux sont-ils americains ou canadiens ?

En continuant vers le nord nous nous retrouvons devant un imposant barrage côté americain. Il fait partie du Niagara Power Plant, un ensemble de deux barrages qui fonctionnent avec de l'eau détournée de la Niagara River. Les canadiens font pareil et nous ne voyons pas leur barrage car nous sommes... dessus.

le barrage americain, ou l'eau détournée en amont de la Niagara River se rejette dedans

le barrage americain, ou l'eau détournée en amont de la Niagara River se rejette dedans

En preparant ce voyage j'avais noté l'existence du Old Fort Niagara, côté americain, qui m'interessait beaucoup. Nous avons cependant renoncé a passer la frontiere en voiture aujourd'hui, mais ca n'est pas un probleme : qui dit riviere-frontiere et fort sur une rive dit fort sur l'autre rive ! Chic, a nous la visite du Fort George, un National Historic Site canadien.

Le fort fut construit a la toute fin du 18eme siecle par les Britons pour defendre localement leur colonie (le Canada) contre leur colonie perdue (les Etats-Unis). Pendant la guerre de 1812 entre Grande-Bretagne et Etats-Unis Fort George et Fort Niagara, a portee de canon malgre le cours d'eau qui les separait, s'arroserent copieusement a coups d'artillerie. Apres une bataille Fort George fut controlé pendant quelques mois par les americains, qui l'abandonnerent en decembre 1813 non sans commettre sur des civils canadiens quelques exactions unanimement condamnées par les britanniques-canadiens. Qui s'empresserent d'appliquer le meme mode operatoire apres la prise de Fort Niagara côté US sur des civils americain. Enfin ca c'est wikipedia qui le dit, bizarrement mon petit fascicule informatif canadien ne le mentionne pas. Peu importe qui a commencé ou qui a fait pire, la cruauté (et la stupidité) humaine ne connait pas de frontiere.

Apres etre resté en ruines pendant plus d'un siecle le fort fut restauré a son apparence pre-1813 et ouvert au public en 1950. J'aime bien visiter les vieux forts restaurés.

la guérite a l'entree du fort. Pas grands ces soldats de 1813

la guérite a l'entree du fort. Pas grands ces soldats de 1813

Il ne s'agit pas d'un fort comme on a l'habitude de voir en Europe : point de pierre, que du bois, encore du bois, toujours du bois !

Dans les differents batiments se trouvent des acteurs en habits d'epoque, qui expliquent aux visiteurs leurs 'roles' dans le fonctionnement du fort. Les americains aiment beaucoup ca. Ah zut, on est au Canada. Je vous dis, Canada-USA c'est deux fois le meme pays ! Bref, ils appellent ca du "reenactement", reconstitution historique. Moi je n'aime pas trop qu'on vienne me parler comme ca :-) Je crois que nos reenacters s'ennuient en cette fin d'apres-midi, et nous avons a peine passé la porte qu'ils nous sautent dessus et commencent a debiter sans pause leurs recits. J'essaie de suivre et de traduire quelques phrases pour Maman. Des fois nous avons de la chance et l'acteur parle francais-quebecois.

les casernes

les casernes

au trou !

au trou !

une exception dans ce monde de bois : la poudriere
une exception dans ce monde de bois : la poudriere

une exception dans ce monde de bois : la poudriere

Les explications ne sont pas tres claires mais il semblerait que la poudriere, ce batiment en pierre protégé par des gros remblais de terre, ait survécu aux siecles et aux bombardements de 1812-13, et date de 1796.

fortin d'observation, relié au fort par un tunnel

fortin d'observation, relié au fort par un tunnel

et d'ou l'on peut surveiller la rive americaine de l'autre côté de la Niagara River

et d'ou l'on peut surveiller la rive americaine de l'autre côté de la Niagara River

Maman a vu les chutes du Niagara, j'ai visité un vieux fort, nous sommes contents de notre journee. Nous entamons la route du retour dans la campagne niagarienne. Pour aller rattraper l'autoroute nous prenons des routes buissonnieres en longeant le canal Welland. Ce canal aux huit ecluses permet aux cargos et autres bateaux de commerce de passer du lac Erie au lac Ontario en evitant les chutes du Niagara, assez peu navigables... Ces ecluses soutiennent tout un ecosysteme touristique et economique : on peut voir des appartements a la location avec des grandes pancartes sur leurs balcons "vue imprenable sur les ecluses". Pourquoi pas apres tout ? J'en connais qui songent a faire le tour du monde sur des bateaux-cargo.

Nous rentrons a Toronto. Je suis decu : pas de bouchons du dimanche soir meme si la circulation est tres dense sur la QEW. Pour le diner nous nous faisons rabattre dans un restaurant tout a fait acceptable. En attendant nos plats Maman note ses souvenirs du jour dans son petit carnet... tandis que je mets un mois a publier cet article :-) A demain !

Bilan du jour : tout de meme 197.2 miles (317.3 km) parcourus aujourd'hui, pour un total de 910.5 miles (1465 km) depuis notre depart de Waltham.

 

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Publié par ZPP - dans trip Ontario
samedi 17 octobre 2015 6 17 /10 /octobre /2015 19:00

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Cet article porte bien son nom puisque vous n'y verrez pas le lac Ontario... Il correspond a notre trajet du samedi, de Lake Placid dans l'etat de New York jusqu'a Toronto dans la province de l'Ontario au Canada, en longeant la rive nord du lac Ontario.

Au depart de Lake Placid, tout va bien : il neige ! Enfin, techniquement, il neige. Pas de quoi sortir une pelle ou un sac de sel.

poudrinette blanche a Lake Placid

poudrinette blanche a Lake Placid

Nullement impressionnés par ces quelques flocons nous nous mettons en route. Maman gere la carte. Nous attrapons la route 3 a Saranac Lake. Nous voulons passer la frontiere avec le Canada au pont sur le St-Laurent a Ogdensburg. A nous les petites routes : route 56 vers le nord, embranchement sur la route 68 a Colton, traversée de Canton, et nous voila a Ogdensburg apres quelques heures dans les forets de "Upstate New York" - le nom donné a la partie de l'etat de New York en dehors de la ville de New York, c'est-a-dire, eh bien, 99% de sa superficie. Ca me rappelle la facon dont les parigots fourrent dans le sac "province" tout ce qui est au-dela du periph' .

Je m'arrete de temps en temps pour prendre en photo de magnifiques batiments.

bien, bien !

bien, bien !

a Tupper Lake
a Tupper Lake

a Tupper Lake

J'allais faire des commentaires stephenkingesques sur le batiment de la premiere photo, mais il semblerait que la realite (sordide) ait depassé la fiction. Il s'agit du "Sunmount Developmental Center Tupper Lake", une institution pour handicapés, et une recherche google a son sujet n'est pas reluisante. Le batiment sur la deuxieme photo est une innocente ancienne usine de la Oval Wood Dish company (les lettres OWD sont inscrites sur la cheminee mais ca ne se voit pas bien sur la photo).

A Ogdensburg nous dejeunons chez nos amis de Price Chopper. Price Chopper, attention les prix ! En France il y a les mousquetons de la distributaire, aux US ce sont les trancheurs (to chop) de prix !

Apres le quart d'heure de stress inutile pour passer la frontiere, nous voila au Canada. Gros changement : les limitations de vitesse sont en km/h et il y a des panneaux en francais. A part ca, c'est tout pareil... Notre intention etait de suivre le lac Ontario au plus proche pour pouvoir l'admirer en roulant vers Toronto. Nous nous retrouvons sur la highway 401 dont nous sortons a Gananoque, alléchés par un panneau "Visitor Center". Maman voudrait une carte papier de l'Ontario.

Comme tres souvent (a chaque fois ?) aux US Canada, une fois sorti de l'autoroute les panneaux vers les visitor centers se font de plus en plus rares, jusqu'a ce que nous ne sachions plus ou nous sommes ni ou aller. Malgre l'aide de mon telephone et de mon GPS, nous ne faisons que trouver un miserable "1000 Islands Cruises Visitor Center" qui est fermé. De rage je propose de renommer Gananoque en Gonocoque. Mince quoi, c'est comme ca que les touristes sont accueillis ?

Tant pis, nous repartons vers l'ouest sur la route 2 puis la route 33. La route 33 longe le lac au plus pres et nous avons les meilleures vues sur le lac Ontario de l'apres-midi. Non, point de photos, désolé... Sans avoir de carte il arrive de faire des petites erreurs. Alors que nous roulons joyeusement sur la route 33, celle-ci s'arrete subitement devant un bras de lac. Qu'est-ce a dire ? Qu'est-ce a faire ? Eh bien a cet endroit-la, la route est un bac. Il y en a un toutes les demi-heures entre 6 heures du matin et 1 heure du matin.

le traversier de Glenora

le traversier de Glenora

J'ai une pensee pour mon pote Bonif' qui est un fana de ferries. Ca doit lui rappeler son village natal.

Devant la lenteur de notre progression vers l'ouest Maman suggere que nous retournions sur l'autoroute. Ainsi fut dit, ainsi fut fait. C'est vrai qu'il nous reste encore 200 bornes d'autoroute. Nous arrivons sans encombre a Toronto, capitale de l'Ontario et ville la plus peuplée du Canada, juste a temps pour nous jeter dans ses (legers, legers) bouchons du samedi soir. Notre hotel est situé bien dans le centre et les rues grouillent de monde. Ou est ma quietude ?

Notre hotel est sympathique : le badge pour acceder au parking souterrain ne badge pas et le chauffage d'une de nos chambres ne chauffe rien. Parfait. Allons deguster la cuisine locale pour clore notre journee.

Bilan du jour : 364.4 miles (586.3 km) parcourus aujourd'hui, pour un total de 713.3 miles (1147.7 km) depuis notre depart de Waltham.

 

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Publié par ZPP - dans trip Ontario
vendredi 16 octobre 2015 5 16 /10 /octobre /2015 19:00

Hier matin jeudi, Maman et moi nous sommes mis en route pour un petit road-trip au Canada. Ahhhhh... un road-trip... les pauses entre mes road-trips sont de plus en plus longues, cela faisait plus d'un an que je ne m'etais pas lancé sur les routes, depuis le retour du Montana-Wyoming etc, en juin 2014. Je savoure, je savoure !

Nous sommes partis de Waltham, a deux au large dans mon panzer noir, et notre matinee du jeudi fut occupée a rouler vers l'ouest a travers la campagne du Massachusetts. Notre objectif de la journee etait d'arriver a Lake Placid, au nord de l'etat de New York, et je voulais prendre le moins d'autoroute/interstate possible.

Nous avons commencé par aller attraper la route 2 a Concord, non loin de Walden Pond, puis Maman m'a copiloté, armée de ma carte de la Nouvelle-Angleterre - carte peu utile une fois dans l'etat de New York. Pour rappel, la Nouvelle-Angleterre est le nom donné a la region formée par les six etats du Maine, New Hampshire, Vermont, Massachusetts, Rhode Island, et Connecticut. La Nouvelle-Angleterre est coincée au nord-est des Etats-Unis, bordée au nord par le Canada, a l'est et au sud par l'ocean Atlantique, et a l'ouest par l'etat de New York.

Je disais donc, nous avons rejoint la route 2 que nous avons suivie vers l'ouest jusque vers Orange, ou nous avons bifurqué sur la route 78 vers le nord. Cela nous a fait passer dans le New Hampshire ou nous avons continué sur la route 119 jusqu'a Brattleboro, une bourgade fort embouteillée sur la Connecticut River, qui forme la frontiere entre New Hampshire et Vermont. Apres avoir traversé le New Hampshire d'est en ouest sur la route 7, nous avons atteint Troy ou nous avons dejeuné dans un 'diner' tout a fait typique, le Country View Diner.

Malgre l'attrait de ces charmantes petites routes, sous un magnifique ciel bleu et baignées des couleurs d'automne aux mille nuances, Maman proposa que nous accelerions un peu pour rouler vers le nord apres dejeuner, et nous avons emprunté une section de l'interstate I-87. J'ai accepté mais uniquement jusqu'a Lake George, ou nous nous sommes a moitie perdus pour continuer vers le nord sur des routes plus petites.

Finalement, un peu apres dix-sept heures et avant que le soleil ne soit couché, nous sommes arrivés a Lake Placid. Lake Placid est un petit village de montagne (a l'americaine) ou les jeux olympiques (j'ai longtemps cru quand j'etais petit qu'on disait jozolypmiques sans comprendre qu'il y avait deux mots) d'hiver furent organisés a deux reprises, en 1932 et 1980, et je le trouve sympathique. Mon opinion est sans doute un peu biaisée car nous sommes sur place pendant la periode creuse, apres la saison d'ete et avant l'hysterie de la saison d'hiver. Le village est a moitie desert, ce qui me convient tout a fait car j'aime la quietude.

welcome to Lake Placid

welcome to Lake Placid

Apres les 298 miles de la veille, notre journee du vendredi est consacrée a la visite de Lake Placid et de ses environs, avec un accent sur son histoire olympique. Nous commencons notre exploration par une marche d'une petite heure autour du Mirror Lake. Lake Placid (le village) est bordé au nord par Lake Placid (le lac), et englobe presque entierement Mirror Lake (un petit lac). Le temps est couvert et nous ne croisons quasiment personne, pieton ou voiture. Il y a une maison au bord du lac en vente pour $10 millions (ha ha ha !).

vue sur Lake Placid depuis la rive est de Mirror Lake

vue sur Lake Placid depuis la rive est de Mirror Lake

Une fabuleuse attraction se trouve a la pointe sud du lac : Lake Placid Toboggan Chute. En l'absence d'explications nous nous sentons comme deux poules devant un couteau, dans le doute devant cette superstructure a l'aspect plus ou moins abandonné.

Lake Placid Toboggan Chute
Lake Placid Toboggan Chute
Lake Placid Toboggan Chute
Lake Placid Toboggan Chute

Lake Placid Toboggan Chute

Apres une inspection meticuleuse de cette installation a la solidite douteuse, nous en venons a la conclusion qu'il s'agit d'une rampe de (é)lancement utilisée en hiver pour propulser des luges en bois sur la surface gelée du Mirror Lake. Les americains savent s'amuser ! Mon iPhone vient confirmer ces suppositions en nous indiquant qu'il s'agit d'un ancien tremplin de saut a ski reconverti, et que les luges peuvent parcourir avec leur elan jusqu'a 1000 pieds (300 metres) sur le lac gelé. Epatant !

les luges se reposent avant l'hiver

les luges se reposent avant l'hiver

l'aire de lancement du Lake Placid Toboggan Chute sur Mirror Lake

l'aire de lancement du Lake Placid Toboggan Chute sur Mirror Lake

Nous allons ensuite visiter le Lake Placid Olympic Museum, dans l'enceinte massive des deux (trois ?) patinoires couvertes de Lake Placid. C'est sur la patinoire olympique des jeux de 1980 que les USA battirent l'URSS - sur fond de guerre froide - en phase finale de la competition de hockey dans un match surnommé "Miracle on Ice", ce dont les ricains ne se sont apparemment toujours pas remis 35 ans plus tard. Deuxieme lecon de cet article : les americains ont le sens du grandiloquent. Troisieme lecon de cet article : les americains ne donnent pas le meme sens au mot musée que nous autres franchouillards !

Pour $7 par personne nous avons acces a l'unique salle du musee, ou sont exposées religieusement des reliques (americaines) des jeux de 1932 et 1980 accompagnées de commentaires proselytiques. Dans un coin une tele diffuse en boucle le match USA-URSS de 1980. Un panonceau parle de l'annee 2010 au futur (!!). Nous restons sur notre faim sur le contexte historique et culturel entourant ces jeux, et Maman met en doute l'exactitude de certaines affirmations des petits ecriteaux de l'exposition. C'est le choc des cultures : des francais dans un musee americain .

Nous y apprenons tout de meme que Lake Placid devint dans l'hiver de 1904 a 1905 la premiere (evidemment...) station de sport d'hiver "in America". C'est ambigu : aux US ? En Amerique du Nord ? Aux Ameriques ? Des 1920 elle etait connue dans le monde entier, ce qui favorisa sa selection pour accueillir les 3emes jozolympiques d'hiver en 1932.

affiche des JO de 1932

affiche des JO de 1932

casque et gants d'un bobsleigheur americain de 1932

casque et gants d'un bobsleigheur americain de 1932

photo de la ceremonie de cloture de 1932 : il y avait trois pelés et quatre tondus, ce qui ne se remarque pas sous les chapeaux

photo de la ceremonie de cloture de 1932 : il y avait trois pelés et quatre tondus, ce qui ne se remarque pas sous les chapeaux

ha ha ha !

ha ha ha !

Je ris devant la mascotte des jeux olympiques de Grenoble de 1968, Schuss.

Apres dejeuner nous allons visiter le Olympic Jumping Complex ou se trouvent les tremplins de saut "en longueur" et les tremplins de saut acrobatique. Comment font les sportifs pour s'entrainer en l'absence de neige ? Pour les sauts en longeur, les tremplins et pistes d'atterrissage sont tapissés d'un materiau qui permet de glisser "comme sur la neige". Pour le saut acrobatique, les skieurs atterrissent... dans une piscine !

Les tremplins de saut sont caracterisés par la distance de reference (le "point K") que les sauteurs peuvent parcourir avant de toucher le sol, mesurée depuis l'extremite basse du tremplin d'ou ils decollent. Le site de Lake Placid a quatre tremplins, de gauche a droite sur la photo ci-dessous : K-90, K-120, K-20, K-48.

les tremplins du Lake Placid Olympic Jumping Complex

les tremplins du Lake Placid Olympic Jumping Complex

La tour du tremplin de 120 metres est accessible au public, et nous embarquons dans son ascenseur pour nous elever de 75 metres et admirer le site de haut.

Whiteface Mountain se cache dans les nuages
Whiteface Mountain se cache dans les nuages

Whiteface Mountain se cache dans les nuages

C'est sur la montagne Whiteface que se trouve la station de ski de Lake Placid, en fait sur la commune voisine de Wilmington, ou eurent lieu les epreuves de ski alpin en 1980.

la tour du tremplin de 90 metres

la tour du tremplin de 90 metres

juste avant de m'elancer

juste avant de m'elancer

Apres un saut completement incroyable j'accede a la plus haute marche du podium. La foule en delire m'acclame.

bravo ! Bravo ! Vive le Frenchie !

bravo ! Bravo ! Vive le Frenchie !

Cette histoire de saut acrobatique et de piscine attise ma curiosite. Par chance des sauteurs sont en cours d'entrainement. Nous prenons le telesiege pour redescendre la colline et allons admirer quelques sauts. A mon grand regret le sauteur n'utilise pas le plus gros tremplin (la fleche orange indique d'ou il saute) mais ca ne l'empeche pas de tournoyer dans tous les sens en l'air avec de SPLASH ! dans la piscine.

un sauteur acrobatique a l'oeuvre

un sauteur acrobatique a l'oeuvre

J'ai meme une petite video, ce qui vous permettra a vous aussi de profiter de l'ambiance musicale. C'est la folie !

Apres cette chouette visite nous prenons la voiture pour parcourir la dizaine de miles jusqu'a la station de ski de Whiteface. Il ne s'y passe pas grand chose aujourd'hui.

au pied de la station. Le sommet a toujours la tete dans les nuages

au pied de la station. Le sommet a toujours la tete dans les nuages

Maman propose que nous fassions une boucle en voiture au lieu de rentrer directement a Lake Placid. C'est une tres bonne idee : nous passons a cote de l'atelier du Pere Noel a North Pole sur la route 481, admirons une maison decagonale perdue dans la foret, longeons un lac et deux rivieres, avant d'arriver a Bloomingdale, Saranac Lake, et enfin Lake Placid.

welcome to North Pole, NY

welcome to North Pole, NY

de retour a Lake Placid nous pouvons enfin apercevoir Whiteface Mountain !

de retour a Lake Placid nous pouvons enfin apercevoir Whiteface Mountain !

Pour terminer notre plaisante journee nous allons manger dans un restaurant placide dans la rue principale (et placide) de Lake Placid. A demain !

 

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Publié par ZPP - dans trip Ontario