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dimanche 11 septembre 2016 7 11 /09 /septembre /2016 16:00

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Nous quittons l'hotel vers huit heures pour nous mettre en route vers la "Vallée Sacrée", le nom donné a une partie de la vallée de la riviere Urubamba. C'etait une zone tres appreciée des Incas et ou se trouvent maintenant de nombreux sites archeologiques. Notre premiere etape est le village de Chinchero.

En sortant de Cusco nous pouvons voir une image du Perou differente de celle des quartiers touristiques : des voitures deglinguées, des maisons a moitie terminées, des gens en train d'attendre le bus, moyen de transport tres populaire. Puis nous sommes dans la campagne, avec des champs a perte de vue, des batisses en adobe (ou en grosses briques modernes), et les montagnes dans le lointain.

en sortant de Cusco

en sortant de Cusco

Notre guide nous donne deux raisons pour expliquer les maisons perpetuellement en travaux. D'une part les gens qui les construisent n'ont pas necessairement les sous pour les finir, et d'autre part il y a une histoire d'impot qui ne s'applique pas tant que la maison n'est pas terminée. Cela explique le nombre de batiments dont le rez-de-chaussee et eventuellement un premier etage sont habitables, tandis que le premier ou deuxieme etage n'est qu'une dalle de beton avec des tiges d'acier qui en sortent, clairement "en construction".

Nous faisons estampiller a Chinchero nos "boleto turistico del cusco" (billets donnant acces a 14 sites), et la marque du poinçon n'est pas un simple cercle : elle a la forme de l'empreinte d'un puma. Tiens tiens tiens. Vous vous souvenez des trois niveaux de l'univers inca dont je vous ai parlés hier ? Ils ont des animaux pour les representer :

  • le condor est associé au monde du ciel et au-dela, au-dessus de nos tetes
  • le puma est l'animal du monde terrestre ou vivent les hommes
  • le serpent est associé au monde souterrain, au monde des morts

Nous nous engouffrons dans les rues de Chinchero et commencons par une demonstration dans un "centro de tejidos", un atelier de tissage. Ils ne font cependant pas que tisser. Ils partent de la laine tondue sur l'alpaga, la nettoient avec un savon naturel (de l'ecorce de quelque chose dont j'ai oublie le nom grattée dans de l'eau chaude), la teignent par exemple avec des plantes ou legumes, forment des fils, et finalement procedent a l'operation propre de tissage.

a Chinchero

a Chinchero

pendant la demonstration : nettoyage de la laine

pendant la demonstration : nettoyage de la laine

Ma technique preferee pour les couleurs est celle qui produit le rouge carmin. L'artisane qui nous fait la demonstration attrape une branche de cactus, en extirpe prestement un insecte, nous le presente au creux de sa main et PAF ! Elle l'eclate avec le pouce. Elle vient de sacrifier une cochenille pour obtenir du rouge. En ajoutant du jus de citron elle peut en faire varier la teinte jusqu'au orange.

Dans la cour du "centre de tissage" se trouve une mignonne petite menagerie ou s'affairent quelques cochons d'Inde. Ils se cachent des qu'on s'approche pour les prendre en photo, et ignorent probablement le terrible sort qui les attend (la broche).

cuy cuy !

cuy cuy !

L'eglise de Chinchero est construite sur un ancien batiment inca, surplombant un formidable empilement de terrasses. La vue du ciel sur google maps est superbe : quelle regularite ! Devant l'eglise se trouve une grande place ou de nombreux artisans et marchands commencent a deballer leurs articles. Et juste a cote de cette place, de l'autre cote de quelques murs incas, une zone plane encore plus grande, probablement lieu de festivite publique aux temps des Incas.

la place devant l'eglise. Notez les grandes niches aux côtés legerement obliques dans le mur inca
la place devant l'eglise. Notez les grandes niches aux côtés legerement obliques dans le mur inca

la place devant l'eglise. Notez les grandes niches aux côtés legerement obliques dans le mur inca

un chien se rechauffe les os au soleil

un chien se rechauffe les os au soleil

la grande place inca

la grande place inca

Voici des panoramas de la place devant l'eglise, de la place inca, et des terrasses qui supportent le tout.

toujours plus de terrasses, avec des montagnes imposantes en arriere-plan
toujours plus de terrasses, avec des montagnes imposantes en arriere-plan

toujours plus de terrasses, avec des montagnes imposantes en arriere-plan

nous redescendons pour nous rendre au marché

nous redescendons pour nous rendre au marché

Le marché est tres animé. Ses deux sections principales sont l'alimentation et les produits textiles. Evidemment on y trouve aussi les inevitables gadgets en plastique fabriqués en Chine, mais ils se font rares. Attention : meme si des produits sont en laine d'alpaga, ils ne sont pas necessairement artisanaux. Certains sont tissés industriellement, et les vendeuses clarifient ce point si on leur demande. Notre guide nous explique que la forme des chapeaux portés par les femmes indique de quel village ou region elles viennent.

au marché de Chincheros

au marché de Chincheros

produits alimentaires

produits alimentaires

produits textiles

produits textiles

bêêêêêê fais pas la tete, c'est jour de marché aujourd'hui !

bêêêêêê fais pas la tete, c'est jour de marché aujourd'hui !

Nous retournons a la voiture pour rouler jusqu'a notre etape suivante, les salines de Maras. La route pour y arriver est penible et tres pousserieuse, ce qui est compensé par les paysages.

entre Chinchero et les salines de Maras

entre Chinchero et les salines de Maras

au-dessus des salines de Maras

au-dessus des salines de Maras

Voici un panorama des salines. Toutes ces petites taches blanches sur la photo sont des bassins en exploitation, ou de l'eau s'evapore pour laisser derriere elle une couche de sel. Les taches brunes sont des bassins qui ne sont pas utilisés.

en contrebas la riviere Urubamba (vallée sacrée)

en contrebas la riviere Urubamba (vallée sacrée)

Pour acceder aux salines depuis leur minuscule parking tres encombré il faut suivre un petit chemin dont les derniers vingt metres sont litteralement engloutis par des echoppes vendant toutes sortes de produits - dont du sel evidemment. Le sentier qui descend aux salines proprement dites est etroit, et la pression touristique se fait sentir. L'acces aux salines est normalement restreint a leurs exploitants mais on voit ici et la des touristes deambuler gauchement entre les bassins d'eau. Je ne peux m'empecher de penser que dans quelques annees, une fois que trop de visiteurs inconsidérés seront allés faire trempette - malgre eux - dans l'eau salée, se seront blessés, et bien le site sera fermé. Ou alors on ne pourra le voir que de loin, le toucher qu'avec les yeux et pas avec nos grosses semelles.

Vous me sentez déçu ? Un peu. Autant de route pour rester top chrono cinq minutes sur place, en passant plus de temps a essayer de ne pas pousser nos congeneres dans la flotte au lieu d'admirer ce lieu du haut duquel (plus de) cinq siecles d'histoire nous contemplent, cela ne rassasie point ma soif d'aventure. J'aurais prefere une petite rando en montagne. Bon.

Ces salines ont commencé a etre exploitees avant meme les Incas. Elles sont encore en activite de nos jours et sont gerees par une cooperative. C'est interessant car si l'utilisation d'un bassin ne coute rien a son exploitant, il n'en est pas non plus le proprietaire. Le bassin lui est prêté et quand il n'en veut plus, c'est la cooperative qui decide a qui le reattribuer.

aux salines de Maras
aux salines de Maras

aux salines de Maras

les salines tirent leur richesse de ce petit ruisseau qui emerge en amont apres s'etre chargé de sel sous la montagne

les salines tirent leur richesse de ce petit ruisseau qui emerge en amont apres s'etre chargé de sel sous la montagne

Voici un panorama des bassins. Puis c'est le retour a la voiture, direction le site archeologique de Moray apres avoir traversé le petit village de Maras.

 

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Publié par ZPP - dans trip Perou