A la fin de l'article precedent nous quittions les salines de Maras pour nous rendre au site archeologique de Moray.
Alors, qu'allons-nous voir a Moray ? Ah, j'entends une voix au fond de la classe. Comment ? Oui, nous allons voir des terrasses ! Mais pas n'importe quelles terrasses. Jugez-en par vous-memes.
A quoi servaient ces formidables terrasses en rond ? Equipees d'un systeme d'irrigation elles permettaient aux Incas de simuler differentes conditions climatiques pour evaluer le rendement des especes de legumes et plantes a leur disposition. Ils pouvaient ainsi par exemple decider quelle variete de pommes de terre pousserait mieux a telle ou telle altitude, ou dans telle ou telle region. Oh, il parait que les Incas cultivaient des milliers de varietes de pommes de terre differentes.
vue rapprochée sur les escaliers entre terrasses. Les rainures verticales dans les parois font partie du systeme d'irrigation
Le site est tombé en desuetude lors de la colonisation espagnole, et il est maintenant en cours de restauration. Nous verrons sur d'autres photos la difference avec les zones qui n'ont pas encore ete reconstruites. C'est un peu difficile d'apprehender l'echelle du site sur cette photo : chaque terrasse mesure environ deux metres de haut. Le tout est imposant !
On est habitué a voir les terrasses incas au sommet de montagnes ou de collines, pour soutenir les fondations de batiments construits en hauteur. Ici ce n'est pas le cas, les Incas se sont installés au fond d'une cuvette naturelle et l'ont modifiée pour leurs besoins.
Allons nous balader un peu autour des terrasses, d'autant plus qu'un type en poncho et bonnet peruvien, strategiquement placé a l'entree du site, envoie le son de sa flute de pan dans deux enceintes de 1000 watts et gache la quietude et la majeste du site.
En voici un petit panorama.
Il y a trois grands ensembles de terrasses concentriques sur le site, et un plus petit a l'ecart que nous ne voyons pas - heureusement google maps est la pour nous le montrer.
Je serais bien resté plus longtemps, c'est beaucoup plus sympathique de se promener ici qu'aux salines. Mais notre guide piaffe pour que nous retournions a la voiture. L'heure, c'est l'heure !
Nous quittons le plateau de Maras pour descendre dans la vallee de l'Urubamba, la vallée sacrée des Incas.
Voici un panorama depuis le meme point de vue.
Nous roulons jusqu'a Ollantaytambo, petit village ou se trouve notre hotel pour les deux prochaines nuits. Juste avant d'arriver nous pouvons admirer au-dessus de nous, accrochées a la falaise, trois grosses "bulles" qui servent de chambres a coucher pour un hotel plutot aerien. Wow !
Pour l'apres-midi nous avons quartier libre a Ollantaytambo. Le nom du village parait compliqué, mais une fois qu'on a realisé qu'il s'agit de deux noms accolés il est moins intimidant : Ollanta-y et tambo. Pour l'origine ou la signification exacte les explications varient.
Le quadrillage des rues etroites et pavées n'a pas changé depuis que les Incas ont construit le village il y a plus de cinq cents ans. De temps en temps des bases de mur formées de rochers massifs et savamment agencés nous confirment que nous sommes chez les Incas.
Je sais exactement ou je veux aller : il y a une ruine epatante, Pinkuylluna, qui domine la vallee. Son chemin d'acces demarre dans une rue qui borde le vieux village. Malheureusement le site ferme a seize heures trente d'apres le panneau a cote de la porte qui garde le chemin. Argh ! Comme nous ne savons pas combien de temps nous prendra l'ascension et que nous sommes a court d'eau, nous renonçons.
Dépités nous allons errer du cote de l'attraction-phare d'Ollantaytambo, je vous le donne en mille, un temple (inachevé) au sommet d'un bel empilement de terrasses. Nous rentrons par inadvertance sans payer en passant par la porte de sortie. Une foule compacte se presse sur les lieux, tandis que la regle numero un des sites archeologiques incas est respectée : des lamas y broutent. Ou sont-ce des alpagas ? Pendant que C2 reste en bas j'entame la grimpette du site en m'inserant dans le flot ininterrompu de visiteurs qui ahanent sur l'abrupt escalier menant au sommet.
Sans guide et sans explications je ne peux en dire plus sur ce site. Je peux tout de meme admirer la vue sur Ollantaytambo.
Au premier plan en bas on peut voir le marché sur la place carrée devant l'acces au site archeologique. Derriere sur la gauche, de l'autre cote d'une riviere, l'ancien village, et vers la droite son extension plus moderne. Sur la montagne en face les ruines de Pinkuylluna.
Je descends retrouver C2, et apres avoir acheté nos bouteilles d'eau pour la soiree (il ne faut pas boire l'eau du robinet au Perou) nous rentrons diner a l'hotel. Notre repas est caracteristique de nos experiences dans les restaurants peruviens : le service est atrocement lent, et les serveurs sont tres polis et serviables. La longue attente nous permet de tripoter frenetiquement nos iPhones et autres gadgets dument connectés au wifi du restaurant.
Allons nous reposer, demain nous marchons en montagne, chic !