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Les douze coups de midi sont en train de sonner, il est temps que je me mette en route pour ma premiere etape de la journee : 130 miles jusqu'a Jefferson City, a l'ouest de Saint-Louis, trajet que vous pouvez suivre sur la carte, principalement sur l'I-70, avec un petit coup sur l'US-54 pour arriver jusque dans la capitale du Missouri. C'est plutot rare qu'aucune interstate ne desserve une capitale d'etat, et meme wikipedia en fait la remarque, allant jusqu'a preciser qu'il n'y a que quatre autre capitales dans cette situation (Dover, Delaware, Pierre, South Dakota, Carson City, Nevada, et Juneau, Alaska, zut il m'en manque trois !).
En tout cas au depart de Saint-Louis je n'ai pas beaucoup d'hesitation sur la route a suivre.





Juste apres etre sorti de la ville je quitte l'interstate quelques minutes pour aller prendre de l'essence dans une station-service copieusement pourrie et haute en couleurs. Un des mecs en train de reprendre de l'essence a la bagnole typique tunee du coin, une japonaise transformee a grand coup d'ailerons et de decorations flamboyantes, et dans son cas la cerise sur le gateau est sa deco du retroviseur : d'ordinaire on y voit pendre ces colliers de billes en plastique colorees qui rappellent - par exemple - la debauche des carnavals de New Orleans. Ici, c'est plus direct, plus franc : le mec a suspendu des emballages de capote (non ouverts), dores. Du meilleur effet ! Je vais acheter une bouteille d'eau avant de repartir et la caissiere, engageante, me rend la monnaie en me lancant un "come again !". J'y songe, j'y songe...
Cet arret essence me permet egalement de faire une digression qui ne va sans doute pas vous interesser, mais je ne peux pas passer a cote : j'ai remarque aux Etats-Unis que selon les etats, les 'becs' (nozzle en anglais) des pompes a essence ont le mecanisme pour bloquer la gachette en place, ou non. Je suppose donc qu'il y a des lois, par etat, indiquant si les pompes peuvent etre bloquees ou non. Bon, avec les stops automatiques quand le reservoir est plein, je trouve quand meme dix fois plus pratique d'avoir le petit truc pour bloquer la gachette et vaquer a d'autres occupations pendant que le reservoir glougloute ses dix, quinze, vingt gallons. Mais dans le Massachusetts malheureusement on n'en trouve pas (donc pas legal ?).
Si vous n'avez pas compris de quoi je parle, il s'agit de ca :




Je me mets finalement en route pour de bon. Le ciel est assez menacant, et je le vois hesiter : neige, ou pas neige ? Je suis bien attrape lorsque, apres avoir frenetiquement voulu utiliser mon lave-glace, plus rien ne sort des buses. Je me retrouve comme une grosse buse avec un pare-brise crasseux.








Il faut remedier a cette situation. Je m'arrete a nouveau... D'abord je vais me remplir la panse. Pour varier les plaisirs, et apres le Mac Donald d'hier, Burger King ce midi. La bouffe y est tout aussi horrible, les boissons toujours servies au litre, et la moyenne d'age des clients (en dehors de votre reporter favori) frise les soixante ans : ce n'est vraiment pas la meme ambiance qu'en France. Honte sur moi de manger dans ces machins. Apres m'etre graisse les mains, je vais me retapisser le pantalon avec du lave-glace en essayant de remettre a niveau mon reservoir avec un bidon de quatre litres, sans entonnoir, et avec du vent. Tres drole, tres drole.
Je suis en retard, je suis en retard. Je me jette sur l'interstate, pour me retrouver bloqué dans un bouchon. Decidement ces road-trips manquent d'etendues desertiques.









Je croise quelques panneaux (que j'ai du mal a qualifier de 'publicitaires') que je n'ai jamais vus ailleurs qu'aux US.










Hormis ces placards appelant, hurlant, au debat et a la foire d'empoigne, ma route vers l'ouest se deroule sans encombre. Dehors il fait frisquet : mon thermometre externe indique 24°F (-4.5°C) alors que je traverse un pont sur la Loutre River (hi hi hi). A l'interieur de la Mazda, tout va bien. On entend Rammstein s'egosiller et le manteau dort sur la banquette arriere.







Ah enfin qu'apercois-je au loin ? Un pont sur la riviere Missouri, ce qui veut dire que j'arrive a Jefferson City. Je ne suis pas tant en retard que ca finalement...






Qui dit capital dit capitole. J'arrive, je cours, je vole !


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