Aujourd'hui nous faisons une visite guidée de l'ile. Notre guide-conductrice parle bien l'anglais et nous explique qu'il est courant pour les habitants de l'ile de parler quatre langues: le papiamento (la langue creole des iles ABC), l'anglais, le neerlandais, et l'espagnol. Notre guide est gentille mais sa gestion du temps est "interessante". A l'ecouter nous aurons le temps de tout faire et tout voir, musée par-ci, plage par-la, et en verite nous passons la majeure partie de la journee dans la voiture (climatisée). L'ile de Curaçao n'est pas tres grande mais il y a du monde sur les routes et chaque trajet prend du temps. C'est parti, au pas de course !
Premier arret : Fort Nassau, qui depuis 1797 domine la capitale, Willemstad. De la-haut nous pouvons admirer les anciennes raffineries et le massif pont Reine Juliana. Ce pont enjambe la baie St Anna pour relier differents quartiers de Willemstad.
Vite, reprenons la voiture pour aller nous garer dans le centre historique de Willemstad etabli en 1634, aujourd'hui le quartier Punda. Nous pouvons admirer de pres le predecesseur du pont Reine Juliana, le pont Reine Emma construit en 1888. Attention : d'apres wikipedia il s'agit du seul pont flottant et tournant en bois du MONDE !
Vite, galopons jusqu'au signe touristico-instagramesque ou il est obligatoire de se faire photographier sous peine de ne pas pouvoir dire officiellement "je suis allé à Curaçao !". Beuarhhh...
Vite, vite, zigzaguons a pied dans les rues de Punda. Ah non, pause dans un magasin dans une petite rue, notre guide a besoin de s'acheter une casquette... Voici un autre petit pont, a bascule. Un marché flottant sur la petite baie Waaigat. Un marché couvert dans un batiment circulaire au toit moche en beton. Des batiments colorés construits au 18eme siecle.
Je ne sais pas si ce batiment, construit en 1708, a donné son nom au magasin (plus exactement a la chaine de magasin Penha Duty Free) qui s'y trouve, ou si c'est l'inverse.
Retour a la voiture. Trajet jusqu'a un plan d'eau pour voir... rien. On aurait du pouvoir observer des flamants roses mais pour le moment ils sont trop eloignés de la route. On apercoit juste une rangée de petits points roses. Ok, je vous passe la photo.
Voiture. Route. Ralentissements. 45 minutes de trajet pour arriver quasiment a l'extremite nord-ouest de l'ile, au restaurant Playa Forti. Ca fait beaucoup de route pour un dejeuner (que mon appareil digestif a par ailleurs eu du mal a traiter 🙄) mais la vue est imprenable.
Voiture. Court trajet jusqu'a une plage (Playa Grandi) et son ponton ou un troupeau de touristes en maillots de bain et un gars (local ?) sont tres occupés a harceler des tortues marines. Bon, peut-etre qu'elles ne se sentent pas harcelées ces tortues si elles reviennent toujours ici ? Nous restons a l'ecart.
Notre guide veut absolument faire un detour pour que nous puissions admirer la plage Grote Knip. C'est certes tres beau mais on n'aurait pas eu une minute pour se baigner meme si on avait voulu.
Voiture. Une heure de route pour retourner a Willemstad, plus precisement a Landhuis Chobolobo (landhuis = maison de campagne, manoir, en neerlandais ?) ou se trouve une distillerie de liqueur curaçao de Senior & Co, entreprise fondée en 1896 par des Juifs séfarades émigrés d'Amsterdam. Leur liqueur "traditionnelle" et "authentique" est distillée a partir d'ecorce de lahara, une orange qui pousse sur l'ile de Curaçao. Nous apprenons que la couleur bleue si connue provient juste d'un colorant, pas d'un ingredient de base necessaire a la confection de la liqueur. Senior & Co vendent leur curaçao sans colorant, ou en bleu, orange, rouge, vert. Ils ont aussi quelques versions aromatisées telles que chocolat.
La distillerie organise des visites guidées payantes mais nous n'avons pas le temps. Nous arpentons les lieux au pas de course, en lisant rapidement les panneaux informatifs qui nous eclairent sur l'histoire de la maison Senior & Co, et de Curaçao. Île peuplée par les indiens Arawak a partir de l'an 600 environ, tout changea a l'arrivée des Espagnols en 1499. Un panneau indique sobrement que ces indiens "eurent une existence paisible pendant presque un millenaire jusqu'a ce qu'un choc des cultures ne change leurs vies et l'histoire de leur ile, pour toujours". Cela me semble etre un euphemisme, sujet a approfondir.
C'est en tout cas au tout debut du 16eme siecle que les Espagnols importerent des orangers de leur Espagne natal. Ces arbres s'adapterent mal au climat local et furent abandonnés a leur sort. Plusieurs siecles plus tard les descendants de ces orangers, dont le fruit etait desormais l'orange "lahara", trouverent leur utilité pour la liqueur curaçao.
Au 17eme siecle l'ile passa aux mains de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales et se couvrit de plantations de canne a sucre, l'esclavagisme fournissant la main d'oeuvre. La distillerie se trouve dans une ancienne "maison de maitre" (landhuis) d'une telle plantation.
Nous nous incrustons dans le groupe d'une visite guidée qui s'acheve au moment ou nous partons pour deguster en douce deux petits verres de curaçao. Retour a la voiture. Vite vite, notre guide nous emmene a la baie Caracas, car nous lui avons fait part ce matin de notre etonnement de voir une tour de plateforme petroliere depuis l'hotel.
Pour en savoir plus, suivez ce lien. Le derrick fait 210 pieds (64 metres) de haut.
C'est la derniere etape de notre tour de Curaçao a haute teneur automobile, nous rentrons a l'hotel.