Ce matin nous prenons l'avion depuis Cusco pour aller a Lima, qui sera la derniere etape de notre voyage au Perou. Je ne comprends pas trop comment fonctionne le trafic aerien peruvien. Nous embarquons a peu pres a l'heure a Cusco, puis nous attendons dans l'avion pendant plus de 45 minutes avant qu'il ne se decide a bouger. Seule certitude : nous ne sommes pas bloqués en raison de congestion sur la piste de decollage...
Je suis tres content de visiter enfin Lima, capitale du modelisme ferroviaire. Comment ca, je debloque ? Vous ne connaissez pas Lima ? Lima, Jouef, Marklin ? Ce sont des marques de modeles reduits de train. Qui n'ont pas grand chose a voir avec le Perou, c'est vrai. Passons, donc, si ca ne fait rire que moi.
A Lima nous sommes accueillis par un guide qui va nous faire visiter (une partie de) Lima cet apres-midi. Je dis une partie car la capitale du Perou est une ville immense. Nous commencons par la Plaza Mayor, dans le centre historique de Lima, qui remonte a la fondation meme de la ville par les Espagnols en 1535.
Notre guide a l'air tout triste mais il s'anime de temps en temps quand il a des informations qui sortent un peu de l'ordinaire. Par exemple quand il nous explique que la cathedrale est "construite en bois et en bambou", pour resister aux tremblements de terre, qui au cours des siecles ont ravagé Lima plusieurs fois.
D'apres le lonely planet il n'est pas rare en hiver (d'avril a octobre) que la ville reste sous un ciel gris sans voir le soleil plusieurs jours d'affilée. Nous confirmons. Il ne pleut pas, il ne fait pas tres froid, c'est juste que le ciel est gris.
Nous allons ensuite visiter le musee du monastere de Saint-Francois-d'Assise. Les photos y sont interdites. Bon. Notre guide s'anime a nouveau lorsque nous nous lancons dans l'exploration des catacombes sous le monastere et la basilique attenante. Que nous en dit-il ? Lorsque les Espagnols ont colonisé le Perou, les eglises servaient de cimetieres : les riches et les nobles avaient des tombeaux dans des chapelles a l'interieur des eglises, et le peuple etait enterré dans des catacombes sous les batiments religieux.
Les catacombes du monastere franciscain forment un dedale de couloirs et salles aux murs en briques, dont certaines sections sont remplies d'ossements. Il s'y trouve egalement quelques particularites architecturales, comme trois larges puits cylindriques en briques, qui joueraient un role dans la resistance des lieux aux tremblements de terre. Ces catatombes furent utilisées de 1595 a 1810. Pourquoi 1810 ? Parce qu'un certain Napoleon avait, quelques annees plus tot, légiféré sur l'obligation des communes a creer des cimetieres en dehors de l'enceinte des villes. Wikipedia nous rappelle que son frere etait justement "roi d'Espagne" entre 1808 et 1813.
Nous prenons ensuite la voiture pour aller jusqu'au site archeologique de Huaca Pucllana, dans le district de Lima appelé Miraflores. Alors, avant d'aller plus loin, je dois vous donner un avertissement : si vous avez une phobie des briquettes, ne regardez pas les photos qui suivent. Je croyais les americains fanatiques de la briquette, j'ai trouvé des extremistes... Overdose de briquettes !
Huaca Pucllana est une pyramide en briques d'adobe construite a partir de 400 apres J.C. et utilisée par plusieurs civilisations au cours des ages (mais pas par les Incas si j'ai bien compris). Lors d'excavations des petites chambres furent decouvertes, renfermant des momies Wari. Cette pyramide n'a jamais ete 'decouverte' car les locaux ont toujours su qu'il y avait quelque chose a cet endroit. Elle fut ignorée pendant des siecles apres avoir perdu son role de centre religieux, voire pillée pour ses briques, avant d'etre a nouveau protégée en tant que site archeologique apres 1981.
En parlant de briques, vous etes prets ?
Apres cette indigestion de briquettes nous mettons le cap sur l'ocean. Le Lima moderne s'etend jusqu'au Pacifique tandis que son centre historique, la ou les Espagnols ont fondé la ville, se trouve legerement a l'interieur des terres sur une rive du fleuve Rimac. Le site beneficiait d'un rempart naturel formidable contre les envahissements potentiels par l'ocean : des falaises de plusieurs dizaines de metres de haut.
Nous marchons jusqu'au Parque del Amor. Le cadre est sympathique, a l'exception du ciel gris. La statue qui honore le parc de l'amour a son article sur wikipedia, c'est vous dire l'importance des lieux.
Voici une photo panoramique de l'ocean Pacifique a cet endroit.
Le front de mer de Lima n'est finalement pas depaysant : l'ocean, une bande pietonne agreable a sillonner, et des immeubles aussi hauts que possible avec des appartements hors de prix.
Ce soir pour diner nous mangeons dans un restau chikécher, Astrid y Gaston. Sur place, deux fois plus de serveurs que de clients, et ils me laissent rentrer alors que je suis probablement la personne la moins bien habillée dans leur etablissement depuis des mois. Ah, si l'on excepte ces deux gros touristes americains qui arrivent juste apres nous. Ouf. Astrid y Gaston, gastronomie fine, et qui ne craquerait pas devant leur boite a desserts ? Admirez.
Pour rentrer a l'hotel nous suivons l'avenue Arequipa, dont les immeubles particuliers sont protégés par de hauts murs ou de farouches clotures en metal aux pointes menacantes. Les plus agressifs sont surmontés de barbelés. L'histoire de cette avenue a du etre mouvementée mais je n'en sais pas plus. A creuser avec des liméniens.