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jeudi 14 juin 2012 4 14 /06 /juin /2012 13:00

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Celles et ceux qui suivent mon blog avec attention sont peut-etre etonnes de me voir a nouveau dans l'Utah et au lac Powell, alors que je suis deja venu il y a deux ans. Les deux principales raisons a mon retour sont d'une part que le lac Powell m'avait plu et que je voulais y revenir faire du bateau, et d'autre part que la capitale de l'Utah (Salt Lake City) manque a ma liste. Salt Lake City sera pour plus tard, aujourd'hui nous avons prevu d'aller glandouiller au volant d'un puissant bateau sur le lac. Le temps est superbe.

 

20120614-LakePowell 1143S

petit-dejeuner dehors

 

Le bateau que nous allons louer - j'ai reserve a l'avance - ne necessite aucun permis specifique, bien que sa puissance soit honorable : 260 chevaux. Chich, chic, je vous ai bien eus, on ne va pas faire de route aujourd'hui mais on va tout de meme bruler quelques gallons d'essence ha ha ha ! C'est une des beautes des Etats-Unis : pourquoi s'embeter a passer un vrai permis bateau ou prendre des lecons pratiques de conduite d'un engin motorise au potentiel de dangerosite non negligeable ? Oui, pourquoi ? Vous voyez, il n'y a aucune raison. Il suffit donc pour louer d'avoir 18 ans et un permis de conduire... automobile.

Vous vous souvenez sans doute que j'ai passe l'examen du Utah Boating Education Certificate il y a quelques mois. L'examen est integralement en ligne sans verification d'identite, et n'importe qui aurait pu cliquer sur les reponses a ma place. J'ai trop d'honneur pour laisser ce plaisir a quelqu'un d'autre, c'est donc bien moi qui ai pris le temps de potasser le cours en ligne et de passer le QCM. Mais si la location d'un bateau ne necessite aucun permis, pourquoi me suis-je embete avec ce certificat ? Pour des raisons pecuniaires : sur presentation de mon certificat au loueur de Bullfrog marina, je suis cense obtenir une remise de $75 lors de mon passage a la pompe a essence avec le bateau, ce qui est superieur au cout d'obtention dudit certificat de $34.5. Fantastique.

Tous guillerets, C2 et moi nous rendons a l'accueil "location de bateaux" de la marina vers 10 heures. Pendant que je remplis toute la paperasse survient une petite anecdote que je dois vous raconter. La petite nana qui s'occupe de nous porte un badge avec son prenom et un nom de ville : Juneau (la capitale de l'Alaska). Nous pensons que c'est de la qu'elle est originaire. Pour faire la conversation, C2 lui demande d'un ton engageant "oh, you're from Juneau ?". "Oh, euh.. no. Actually I've never been there" [en fait j'y suis jamais allee]. Ah. Surprise. Elle continue en nous expliquant qu'au moment de faire son badge, on lui a dit de mettre ce qu'elle voulait comme ville, peu importe. Ah. Voila qui est singulier. Ce voyage est decidement tres interessant : apres le loueur de voiture de l'aeroport de Phoenix qui est d'un peu partout aux US (Salt Lake City, Idaho...), voila la loueuse de bateau qui n'est pas de la ou elle fait croire qu'elle est. Je ne comprendrai jamais les americains. Bon remarquez ce coup du badge, c'est peut-etre une manoeuvre du management de la marina pour rendre leur equipe plus 'exotique' ? En tout cas c'est une belle consigne aux employes : allez-y, mentez, c'est pas grave. A quoi peut-on s'attendre d'autre ?

Eh bien, on peut s'attendre a attendre justement. Une fois les papiers signes la nana qui n'est pas de Juneau nous lance l'habituel "you can wait outside, it'll be just a few minutes". Quinze minutes plus tard quand C2 retourne au comptoir pour demander ou ca en est, la nana sursaute et s'apercoit qu'elle nous a oublies. Bien. Elle part en courant se renseigner, "just a moment". Les minutes passent. On finit par apprendre que notre bateau est entre les mains du... mecanicien, qu'il y en a pour une demi-heure au mieux (!!), non il n'y a pas d'autres bateaux disponibles. Mais c'est super de louer un bateau ici, dites donc ! Et puis ca nous met bien en confiance nous les deux moussaillons du dimanche l'idee de partir sur un bateau en train d'etre rafistolé !

Le temps passe. C2 ralouille un petit coup et nous avons droit a un fantastique geste commercial : remboursement de la difference entre le tarif de la journee et celui de la demi-journee. Etant donne que la matinee est en train de se terminer, ca me semble tout juste correct. Finalement a 11h50, le bateau est pret, n'a pas coule, n'a pas explose entre les mains du mecanicien, wou hou ! Un autre type qui bosse pour la marina nous accompagne jusqu'au bateau pour les dernieres formalites de location. Je me dis betement qu'il va me donner quelques indications sur la conduite du bateau, ou s'inquieter de mon (absence d') experience nautique. Mais non. D'ailleurs, en a-t-il lui-meme ? Pas sur. Au moment de nous indiquer l'emplacement de la trappe du reservoir a essence, il ne sait plus ou elle se trouve. Je pense qu'il pourrait etre en train de nous louer un parapente ou de nous vendre des contrats d'assurance-vie, on ne serait pas plus avancé. Mais il a une belle chemise.

 

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"alors tu vois c'est la radio, woops elle marche pas, bon euh ca c'est la CB en cas d'urgence mais t'en auras pas besoin hein..."

 

Et voila a midi petante nous sommes prets a larguer les amarres et entamer notre folle navigation. Les vrais ennuis commencent. Comme le mecanicien est alle essayer le bateau et que l'essence coute horriblement cher ici ($5.1 le gallon) nous jugeons opportun de refaire le plein - aux frais de la marina - avant de partir pour de bon sur le lac. Ce qui implique de rouler, pardon bateler, jusqu'a la pompe. Ce qui signifie faire des manoeuvres avec le bateau pour s'approcher du quai ou se trouve la pompe. Et euh bon... ben... je ne sais pas faire, voila. Se joue donc la grande scene d'engueulade de couple typique, ou le mec rougeoie et vocifere sur sa copine/compagne/epouse avec des "mais reste pas comme ca" et des "fais quelque chose !". Alors qu'en fait, les mecs, il faut bien l'avouer : si on est en train de foirer ce qu'on fait, ce n'est pas de la faute de notre moitie mais bien parce qu'on s'y prend comme des manches. La, mon bateau, s'il tape joyeusement a angle droit sur le quai au lieu d'arriver parallele pour s'arreter comme une fleur devant la pompe, ce n'est pas parce que C2 est incapable, telle Wonderwoman, de faire un bond de dix metres dans les airs jusqu'au quai avec une corde pour tirer le bateau a mains nues et l'amarrer proprement. Non, c'est parce que mes coups de volant foireux ne sont pas idoines pour manoeuvrer un corps flottant soumis a des forces de frottement bien differentes de celles de la conduite sur goudron avec des pneus.

Bref, retrospectivement, mieux vaut en rire. D'autant plus que j'ai de la chance : pas un seul temoin pour assister a la scene. Finalement un pompiste vient nous filer un coup de main et refait le plein du bateau. Le jeu en valait la chandelle : il remet $60 de carburant dans le reservoir ! Si on n'avait pas souffert un peu (puis rale aupres du pompiste et de sa manager pour ne pas payer...) ces $60 seraient sortis de notre poche ce soir. A bord la tension redescend. Il est beaucoup plus facile de s'eloigner d'un quai que de l'accoster, et une fois sortis de la "no wake zone", c'est encore plus simple. La manette pour le moteur a fond, et il suffit de tenir le volant tout droit !

 

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de l'espace, de l'air, de l'eau, enfin !

 

Une fois 'au large' nous voguons joyeusement. C'est la premiere fois que je suis seul capitaine a bord d'un bateau avec toutes les lourdes responsabilites qui vont avec, et apres le stress des manoeuvres dans la marina, je savoure le pilotage finalement simple des 260 chevaux une fois qu'on a suffisamment d'elan. Vroum vroum ! Nous retournons dans les endroits ou je pense etre alle il y a deux ans (j'ai mis quelques reperes sur la carte), mais rien ne ressemble plus a un canyon qu'un autre canyon, je ne suis donc pas tres sur de moi. En tout cas ce sont bien toujours les memes immenses falaises qui m'avaient tant impressionne il y a deux ans qui occupent le paysage.

 

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sur le lac Powell

 

Apres avoir pique-nique sur le bateau nous decidons de 'descendre' le lac du mile 99 au mile 74 (le mile 0 se trouve au Glen Canyon Dam) pour aller voir quelques points indiques sur la carte : Rooster Arch, Flying Eagle Arch. 25 miles avec notre bateau de sport, ca devrait aller beaucoup plus vite qu'en houseboat atone. Vrrrrroum !

 

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super !

 

En arrivant aux lieux indiques sur la carte, nous n'arrivons pas a localiser les fameuses arches. Peut-etre faut-il avoir des jumelles. Ou peut-etre qu'il n'y a aucune arche, ce sont juste des noms imagés donnés a ce qui ne sont rien d'autre que des gros cailloux.

 

20120614-LakePowell 1183S

en arrivant a Rooster Arch, entre les miles 77 et 74

 

Malgre cette petite deception a bord l'ambiance est bonne. Le bateau est copieusement pourri mais le moteur tourne bien et ne nous lache pas en plein milieu du lac. La radio FM ne marche pas, pas plus que l'indicateur de vitesse, le compte-tours du moteur fait des choses bizarres, la jauge du reservoir a essence est notoirement inexacte d'apres le mec de ce matin. Bref toutes les commandes se demantibulent dans tous les sens et le bateau est crade, et on a d'autant moins de scrupule a lui faire faire des mamours avec les quais de la marina.

 

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allo la marina ici Papa-Charlie-Tango, nous n'avons pas encore coule, je repete, nous n'avons pas encore coule

 

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conduite sport

 

 

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apres l'effort, le reconfort : des bonnes cacahuetes

 

Nous finissons par rentrer sans incident a la marina. Apres une autre manoeuvre completement foireuse (cette fois sans enervement mais avec temoins) nous faisons une deuxieme fois le plein du bateau avant d'aller le garer la ou nous l'avons pris ce matin. Un couple arrive en meme temps que nous sur un bateau similaire, et non seulement le mec est aussi nul que moi mais en plus ils parlent francais. Attention aux jurons qui pourraient se comprendre...

Lessives par cette journee demi-journee au grand air, nous rentrons glandouiller a l'hotel avant d'aller manger comme hier soir au seul restau local. Apres diner nous faisons un petit tour a pied mais meme apres le coucher du soleil l'air reste chaud et humide. Pouark, vite, dans le confort de la clim' !

Bilan du jour : 7 miles conduits dans la marina, et 25 gallons d'essence cramés avec le bateau ! Desole...

 

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Publié par ZPP - dans road trip Utarizonah