Lundi matin, troisieme jour de notre road-trip. L'activite devrait reprendre dans les villes americaines apres ce week-end de Noel, d'autant plus a San Antonio que wikipedia m'informe que c'est la septieme ville la plus peuplee des Etats-Unis, loin devant Boston ! D'un autre cote, ce classement est valable pour le nombre d'habitants intra-muros, quand on compare les 'aires urbaines' c'est l'inverse. Bref, je n'y comprends plus rien. Alors, San Antonio est-elle une ville vivante ce matin ?
bonjour San Antonio. Quelle est cette intriguante tour ?
Pour commencer notre journee, nous retournons vers l'Alamo pour visiter ses entrailles, qui n'ouvrent qu'en journee, de 9 heures a 17 heures 30. En chemin nous croisons la torche de l'amitie.
La Antorcha de la Amistad
Nous arrivons en vue de l'Alamo vers 9h20, ce qui est suffisamment tot pour que la quantite de touristes soit encore faible.
la fameuse facade de l'Alamo
Je vous ai promis un peu d'histoire hier, je vais donc vous raconter ce que j'ai appris sur les nombreux panneaux d'explication qui se trouvent sur le site. Au debut de la colonisation du Nouveau-Monde, ce sont surtout des Espagnols qui s'installerent dans la region des actuels Texas & Mexique (plus quelques tentatives - foirades - francaises). Quand le Mexique acquit son independance aux depens de l'Espagne en 1821, le Texas etait une province de cette nouvelle nation. Le Mexique passa les premieres annees de son existence dans des troubles politiques, a la recherche d'une forme de gouvernement stable : empire, republique federale, republique centralisee, etc.
Dans le meme temps, l'immigration de colons venus des Etats-Unis fut favorisee pour permettre a l'etat/province du Texas de se developper. Cette vague d'immigration fut suffisamment importante pour que la population dans l'etat du Tejas (ou si j'ai bien compris, la partie correspondant au Texas de l'etat Coahuila y Tejas) devienne majoritairement americaine. Cela finit par contrarier les Mexicains, qui rendirent les lois plus restrictives, ce qui provoqua la colere des colons americains. Tant et si bien que lorsque le Mexique traversa a nouveau une periode trouble, a la recherche d'une unite qui maintiendrait la cohesion sur son vaste territoire, le Texas declara son independance et l'acquit en 1836 au prix d'une guerre avec le Mexique.
D'ou je tire deux conclusions :
- en favorisant largement l'immigration dans un territoire faiblement peuplé, le Mexique s'est tire une balle dans le pied
- c'est peut-etre de la que vient le tres fort sentiment d'independance des Texans, qui descendent de colons ayant quitte les Etats-Unis (a l'epoque encore une 'jeune' nation, 60 ans a peine apres sa propre declaration d'independance) pour former une republique independante. Autrement dit, le Texas n'a de compte a rendre a personne, y compris aux grosses tetes du gouvernement federal de Washington DC 
Le lien avec Alamo ? C'etait a l'origine une mission etablie par les Espagnols pour evangeliser et convertir les indiens. Apres son apogee et son declin au dix-huitieme siecle, elle fut reconvertie en caserne et fort au dix-neuvieme siecle. Au moment de la bataille qui porte son nom en mars 1836, le fort etait tenu par l'armee texane, qui se battait depuis quelques mois contre l'oppresseur mexicain pour acquerir l'independance. Apres un siege de treize jours, la bataille fut remportee par l'armee mexicaine et quasiment tous les soldats texans furent tues, dont le celebre Davy Crockett. Au lieu de sonner la fin de la revolution texane, cette bataille perdue - et d'apres la legende, le courage avec lequel les texans se battirent - lui redonna du souffle, regonfla ses troupes derriere Houston (mais oui, celui a l'originie du nom de la ville de Houston), et en avril 1836 les texans bouterent l'armee mexicaine hors de leurs (nouvelles) frontieres.
"The Alamo" est depuis le symbole de la liberte pour le Texas, mon petit guide le nommant "Shrine of Texas Liberty" (shrine = "lieu saint", "haut lieu"). Il a ete place en 1902 sous la maintenance des DRT, Daughters of the Republic of Texas (les Filles de la Republique du Texas), avec deux consequences : pas un denier public n'est attribue au site, et le fait qu'une entitee prive s'occupe de l'Alamo autorise toutes sortes de polemiques sur son impartialite - la re-ecriture de l'histoire de l'Alamo est a portee de main ! Mais evitons de Paul et Mickey...
Apres tout ce baratin reprenons un peu de souffle en regardant quelques photos.
"Long Barrack" (la longue caserne), seule structure d'epoque encore debout avec l'eglise
en se baladant autour de l'eglise
la celebre facade caracteristique de l'eglise, reconstruite par l'armee americaine dans les annees 1850
ce batiment aux airs de cathedrale gothique au-dessus de la vieille caserne est un hotel
Apres avoir arpente pendant une heure les abords du site "The Alamo" et plonge dans l'histoire de la naissance du Texas, nous allons enfin prendre un petit-dejeuner bien merite. Nous allons ensuite faire les badauds et observer ce qui semble etre la nouvelle du matin a San Antonio, qui devrait faire les gros titres dans les journaux locaux.
quelle est cette effrayante colonne de fumee ?
quelle animation !
la tele est la, la reporter sur le terrain, avec une coiffure blonde impeccable
Bon, non, il n'y a pas de photos de la reporter blonde car je n'ai pas envie de payer les droits d'image pour la mettre sur mon blog !
cui cui cui !
ou est passee la grande echelle, grande echelle, grande echelle ? A San Antonio !
y a-t-il assez de voitures de pompiers ?
J'ai mene ma propre investigation pour decouvrir l'origine de cet incendie qui semble avoir mobilise l'ensemble des 4*4 peints en rouge de San Antonio. Et j'ai trouve ! Ca n'etait pas dur... il suffisait de regarder la vitrine du restaurant voisin.
au feu, au feu !
Et ceci conclut - enfin - un article qui m'aura demande sept jours d'effort. Il faut dire que j'ai ete occupe cette semaine a pelleter de grandes quantites de neige, mais nous en reparlerons quand j'aurai rattrape mon retard et que j'en serai a la redaction des articles de la deuxieme semaine de janvier .
