Je suis installe sur mon coin de rocher, au-dessus du campement ou mes amis americains continuent a dormir. Il est a peine sept heures du matin, et tout est calme. On n'entend rien a part les poissons et les oiseaux (pas specialement bruyants...).
Knowles canyon
notre campement, bientot plus dans l'ombre
Pendant ces instants de meditation que je m'accorde, j'ai le temps de me poser des dizaines de questions, sans en trouver les reponses. Pourquoi suis-je venu ici ? A cette bachelor party ? Sur ce lac dans l'Utah ? Au sommet de ce rocher, a l'heure ou je pourrais ronfler beatement ? Que suis-je venu voir ? Que retirer de cette experience ? Comment "profiter" de cette petite randonnee ? On ne ressent que le present, alors comment conserver quelque chose de cette demi-heure passee a revasser au milieu de nulle part ? Juste par des photos ? Ma vie est-elle changee par la vision de ce coin de nature, a l'apparence immuable a l'echelle humaine ? Que sont mon passe et mon futur en comparaison de ces decors millenaires ?
Je vous laisse reflechir. Si vous voulez participer a ma reflexion, n'hesitez pas a m'envoyer un message.
Le soleil lui ne s'arrete pas a ces considerations, et continue sa course dans le ciel de l'Utah, inondant progressivement de lumiere le canyon.
7h33
7h42. Ca doit commencer a chauffer la-bas dedans
Sur la photo ci-dessus, vous pouvez voir le houseboat (ancré a la berge), le speed-boat (amarré a l'arriere du houseboat), et... notre deprimante et visible petite nappe de pollution. Mais oui l'espece de trainee blanchatre de part et d'autre du bateau, c'est de l'huile, du petrole, que sais-je encore .
7h53
8h06
Cela fait bientot une heure que je suis la, je decide d'attaquer la descente par la face nord. Avant de partir je laisse un petit souvenir ecologique et ephemere. J'attrape un caillou plus clair que la muraille rocheuse dans mon dos, et j'ecris "JIM". A la prochaine pluie ca ne se verra plus...
congratulations Jim !
J'ai interrompu ma meditation a de nombreuses reprises pour tenter de prendre des photos panoramiques que je partage maintenant avec vous. Vous me direz ce que vous en pensez. Je trouve que les plus reussies sont la A et la F.
J'ai egalement filme deux petites videos. Si vous faites abstraction du leger bruit blanc du a mon appareil photo, vous pourrez apprecier le calme ambiant, et vous pourrez meme entendre quelques cris d'oiseaux en montant le son de votre ordinateur.
Avant de redescendre au bateau je prends une derniere photo du paysage visible pendant mon ascension. J'espere que cette photo rendra bien.
au bout du Knowles canyon
De retour au bateau, je petit-dejeune avec les americains qui sont en train de se lever. De toute facon, a 13 sur un bateau pour 8, des que plus de deux personnes bougent tout le monde est oblige de suivre le mouvement :-) J'en profite egalement pour aller faire un dernier tour de jet-ski, devenant ainsi un personnage plus qu'actif dans la pollution sonore et aux hydrocarbures que subit le lac Powell.
A cette occasion, je fais quelques mesures scientifiques, car je suis curieux, n'est-ce pas. Curieux de quoi ? Du jet-ski ! Ce dernier est dote d'un compteur de vitesse en km/h. Comme le lac est particulierement calme au moment ou j'en fais, je suppose que j'atteins sa meilleure vitesse de pointe, et je monte jusqu'a 94 km/h d'apres le compteur. Faisons maintenant nos propres mesures. Dans la large section du lac (a l'embouchure du canyon Knowles) ou je fais le zouave avec mon hydrojet il y a deux bouees, portant les numeros 108 et 109 je crois. Il s'agit de la distance depuis le barrage (Glen Canyon Dam). Mais est-ce la distance en miles ou en kilometres ? Mmm... en tout cas je degaine mon chronometre et je mesure le temps qu'il me faut pour aller (a fond a fond a fond !) d'une bouee a l'autre : 48 secondes et 3 dixiemes. Alors comme on est aux US, je suppose un instant que les bouees sont numerotees en miles, ce qui me donne la vitesse prodigieuse de 119.9 km/h, ha ha ha ! Plus raisonnablement les bouees sont sans doute en kilometres (mais pourquoi ?), et ma vitesse n'est que de 74.5 km/h. Bien bien bien...
Je retourne au bateau. Il va nous falloir plusieurs heures pour ramener le houseboat a la marina. Nous n'en sommes qu'a une vingtaine de kilometres, mais nous avons vraiment une allure d'escargot avec notre grosse boite de conserve...Vous pouvez regarder sur cette carte pdf du lac notre (faible) marge de manoeuvre. Nous avons pris le bateau a Bullfrog Marina (en plein milieu de la carte), puis nous avons remonte le lac en navigant d'abord vers le sud pour traverser Bullfrog Bay, puis vers le nord pour remonter jusqu'au mile/kilometre 110 environ, en ayant inspecte Moqui Canyon et Knowles Canyon. Et c'est tout :-)
allez, on y va !
bye bye Knowles canyon
une petite crique envoutante
Le chemin du retour se deroule sans probleme. Je pilote le houseboat. Il n'y a pas grand chose a faire...
capitaine au court cours
Nous faisons un dernier stop pour que les boys puissent jouer dans l'eau et se lancer la ba-balle. C'est tres joueur un americain !
sur le chemin du retour
En arrivant a la marina nous faisons un premier arret a la pompe pour remplir les cuves du houseboat. Eh bien, seulement 25 gallons (95 litres) auraient ete consommes. Pas trop mal, mais vue la vitesse, heureusement ! Ensuite un employe de la marina vient manoeuvrer le bateau pour le remettre dans sa "place de parking", et nous le quittons, baluchons sur le dos. C'est la fin de la location... et le houseboat n'a pas trop eu a souffrir de notre sejour. Par contre on ne peut pas en dire autant des jet-skis. L'un des deux joujoux n'a pas resiste a une armee de douze barbares et il est rendu dans un etat de flottaison assez precaire... Il va y avoir des frais.
Puis c'est l'heure du depart. Je recupere ma voiture, charge ma valise, installe tout mon petit material de road-tripper, fais un hug a Jim, salue ses potes (encore !!) en train de jouer a la balle sur le parking, and off I go. Bye bye Lake Powell !