dimanche 26 octobre 2008
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15:00
article precedent 4/5
Apres notre visite des bas quartiers d'Omaha, direction le Strategic Air & Space Museum, un musee sur l'aviation militaire americaine a une trentaine de miles au sud d'Omaha, judicieusement placé a proximite de l'interstate 80, juste apres avoir traverse la riviere Platte. Le billet d'entree a un prix modere, $7 par adulte.
Des le parking le ton est donne : ca va etre du pan-pan boum-boum. Deux missiles nucleaires (neutralises, on l'espere), toisent les voitures en stationnement du haut de leurs vingt metres.
Dans le hall d'entree du musee trone un SR-71, le fameux avion le plus rapide du monde (officiellement, car on ne sait pas ce que les militaires trament en secret...) avec une vitesse de croisiere de Mach 3. Wou hou !
Quelques details interessants sur cette bete rare : la temperature du fuselage atteignant plusieurs centaines de degres en vol, celui-ci est concu pour avoir ses dimensions 'nominales' a vitesse elevee, donc au sol, en l'absence de dilatation, le fuselage est comme un crane de bebe : pas jointif. Du coup les reservoirs de carburant fuient au sol, et l'avion doit etre ravitaille une fois en vol avant d'entamer sa mission. D'autre part sa vitesse lui autorise, en cas de prise en chasse par un mechant missile ennemi, a se permettre le luxe de lui echapper... tout simplement en accelerant. Brrrrroum !
Le musee est constitue de deux grands hangars, remplis d'avions divers et varies, mais tous militaires, of course.
Pour ceux qui sont interesses pour voir, de tres pres, des avions militaires, ce musee est un excellent choix. Par contre on reste un peu sur sa faim pour ce qui est des details techniques (mais apres tout les militaires aiment bien garder leur secret, meme apres plusieurs decennies), et pour ce qui est du cote historique, 'recadrage dans le contexte', je suis reparti avec plus de questions qu'en arrivant. Disons qu'evidemment, je me plains en bon intellectuel raleur francais que je suis. Le bon americain de base lui se contente des panneaux a cote de chaque avion, qui tentent tous, par des manoeuvres plus ou moins demagogiques, de toujours faire apparaitre les termes "le plus quelque chose, le plus ceci, le plus cela" dans leur descriptif. On est aux US, vous vous souvenez ?
Mais ne chipotons pas, et j'admets que je ne me suis pas ennuye pendant les quelques heures passees a fureter parmi toutes ces carlingues. Voici une selection de photos prises par T. et moi dans le musee.
Sur la photo ci-dessus, vous pouvez constater le nombre d'indicateurs sur la face avant de la cabine de pilotage, sachant qu'il y en a autant sur les deux cotes, ainsi qu'au plafond. Mais, apres avoir regarde de pres tous ces petits bidules, je vous affirme que c'est juste de l'esbrouffe. En effet chaque reacteur (et il y en a huit sur un B-52 !) dispose de ses controles. C'est un peu comme si vous aviez une pedale d'accelerateur pour chacun des quatre cylindres dans votre moteur de voiture... bon j'exagere un peu, mais j'ai compris avec cette replique que le cote 'tournis' d'une cabine de pilotage d'avion tient aussi au fait que chaque reacteur, chaque aile, chaque reservoir, a ses propres petits controles. Par contre il n'y a qu'un seul altimetre. J'en aurais bien vu huit aussi : un pour le pilote, un pour le train d'atterrissage, un pour la bombe dans la soute, deux pour les reservoirs, etc etc, ha ha ha !
Ca ne se voit pas bien sur la photo ci-dessus, mais le B-36 est 'original', car c'est un avion doté de six moteurs a helice (chacun etant un moteur de 28 cylindres et 71 litres de cylindrée pour plus de 3000 chevaux que j'aimerais bien voir dans ma Ford Explorer) montés en propulsion (= l'helice a l'arriere des ailes) et non en traction, et muni de quatre reacteurs additionnels (??). Niveau consommation de carburant, au moins on est sur d'atteindre des sommets. L'autonomie de cette chose etant cependant excellente d'apres mon ami wikipedia (> 12000 km, >24h de vol).
Cependant en raison de son envergure et de sa lenteur (relative), ce bombardier etait une cible facile et plusieurs tentatives furent effectuees pour l'equiper d'une protection valable, dont des mini-chasseurs au look et au nom rigolos, les XF-85 Goblin, sans succes.
Tout ceci se trouve dans le Hangar A. Le Hangar B est un peu plus degarni, et d'autres avions encore en restauration ne sont pas visibles de pres (dont un modele de bombardier B-29, le meme modele que le tristement celebre Enola Gay).
Comme vous pouvez le constater, le B-1 est un quadri-reacteur, plus gros qu'un Airbus 320, mais plutot que d'emporter deux cents passagers dans une quete frenetique de pollution de l'atmosphere en brulant des hydrocarbures, les militaires preferent y entasser seulement quatre bonshommes et soixante tonnes de bombes, nucleaires au besoin. A chaque fois que je pense a ces bombes nucleaires, a l'Enola Gay, a Hiroshima & Nagasaki, j'ai le vertige. Pas vous ?
Apres ces sombres pensees, nous quittons le musee et reprenons la route vers Omaha. Un petit stop chez Subway pour manger un sandwich puis nous retournons a l'aeroport et rendons la voiture. Bilan du week-end : a peine 217 miles (349 km) parcourus, mais ca n'etait pas le but non plus... Malgre le pessimisme de T. notre retour se passe bien et nous attrapons sans probleme notre correspondance a Detroit. Et voila, c'est tout pour ce flash-trip !
tout reprendre depuis le debut : article 1/5
Apres notre visite des bas quartiers d'Omaha, direction le Strategic Air & Space Museum, un musee sur l'aviation militaire americaine a une trentaine de miles au sud d'Omaha, judicieusement placé a proximite de l'interstate 80, juste apres avoir traverse la riviere Platte. Le billet d'entree a un prix modere, $7 par adulte.
Des le parking le ton est donne : ca va etre du pan-pan boum-boum. Deux missiles nucleaires (neutralises, on l'espere), toisent les voitures en stationnement du haut de leurs vingt metres.
sur le parking du musee
Dans le hall d'entree du musee trone un SR-71, le fameux avion le plus rapide du monde (officiellement, car on ne sait pas ce que les militaires trament en secret...) avec une vitesse de croisiere de Mach 3. Wou hou !
tout ca pour aller prendre des photos chez les russes et chez les chinois
Quelques details interessants sur cette bete rare : la temperature du fuselage atteignant plusieurs centaines de degres en vol, celui-ci est concu pour avoir ses dimensions 'nominales' a vitesse elevee, donc au sol, en l'absence de dilatation, le fuselage est comme un crane de bebe : pas jointif. Du coup les reservoirs de carburant fuient au sol, et l'avion doit etre ravitaille une fois en vol avant d'entamer sa mission. D'autre part sa vitesse lui autorise, en cas de prise en chasse par un mechant missile ennemi, a se permettre le luxe de lui echapper... tout simplement en accelerant. Brrrrroum !
Le musee est constitue de deux grands hangars, remplis d'avions divers et varies, mais tous militaires, of course.
le hangar A, passablement encombré
Pour ceux qui sont interesses pour voir, de tres pres, des avions militaires, ce musee est un excellent choix. Par contre on reste un peu sur sa faim pour ce qui est des details techniques (mais apres tout les militaires aiment bien garder leur secret, meme apres plusieurs decennies), et pour ce qui est du cote historique, 'recadrage dans le contexte', je suis reparti avec plus de questions qu'en arrivant. Disons qu'evidemment, je me plains en bon intellectuel raleur francais que je suis. Le bon americain de base lui se contente des panneaux a cote de chaque avion, qui tentent tous, par des manoeuvres plus ou moins demagogiques, de toujours faire apparaitre les termes "le plus quelque chose, le plus ceci, le plus cela" dans leur descriptif. On est aux US, vous vous souvenez ?
Mais ne chipotons pas, et j'admets que je ne me suis pas ennuye pendant les quelques heures passees a fureter parmi toutes ces carlingues. Voici une selection de photos prises par T. et moi dans le musee.
un train d'atterrissage de SR-71, dont les pneus sont gonfles a l'azote (nitrogen en anglais) pour eviter une combustion en vol
dans la soute d'un bombardier (suis-je une tete nucleaire ?), un B-52 ?
sous l'aile protectrice du bombardier B-52, un octo-reacteur (non, pas de version civil !)
le nez du fameux B-52
une replique de cabine de pilotage d'un B-52
Sur la photo ci-dessus, vous pouvez constater le nombre d'indicateurs sur la face avant de la cabine de pilotage, sachant qu'il y en a autant sur les deux cotes, ainsi qu'au plafond. Mais, apres avoir regarde de pres tous ces petits bidules, je vous affirme que c'est juste de l'esbrouffe. En effet chaque reacteur (et il y en a huit sur un B-52 !) dispose de ses controles. C'est un peu comme si vous aviez une pedale d'accelerateur pour chacun des quatre cylindres dans votre moteur de voiture... bon j'exagere un peu, mais j'ai compris avec cette replique que le cote 'tournis' d'une cabine de pilotage d'avion tient aussi au fait que chaque reacteur, chaque aile, chaque reservoir, a ses propres petits controles. Par contre il n'y a qu'un seul altimetre. J'en aurais bien vu huit aussi : un pour le pilote, un pour le train d'atterrissage, un pour la bombe dans la soute, deux pour les reservoirs, etc etc, ha ha ha !
sous l'aile d'un B-36 "Peacemaker"
Ca ne se voit pas bien sur la photo ci-dessus, mais le B-36 est 'original', car c'est un avion doté de six moteurs a helice (chacun etant un moteur de 28 cylindres et 71 litres de cylindrée pour plus de 3000 chevaux que j'aimerais bien voir dans ma Ford Explorer) montés en propulsion (= l'helice a l'arriere des ailes) et non en traction, et muni de quatre reacteurs additionnels (??). Niveau consommation de carburant, au moins on est sur d'atteindre des sommets. L'autonomie de cette chose etant cependant excellente d'apres mon ami wikipedia (> 12000 km, >24h de vol).
Cependant en raison de son envergure et de sa lenteur (relative), ce bombardier etait une cible facile et plusieurs tentatives furent effectuees pour l'equiper d'une protection valable, dont des mini-chasseurs au look et au nom rigolos, les XF-85 Goblin, sans succes.
un "goblin". Ce machin vole !
Tout ceci se trouve dans le Hangar A. Le Hangar B est un peu plus degarni, et d'autres avions encore en restauration ne sont pas visibles de pres (dont un modele de bombardier B-29, le meme modele que le tristement celebre Enola Gay).
un bombardier B-1
Comme vous pouvez le constater, le B-1 est un quadri-reacteur, plus gros qu'un Airbus 320, mais plutot que d'emporter deux cents passagers dans une quete frenetique de pollution de l'atmosphere en brulant des hydrocarbures, les militaires preferent y entasser seulement quatre bonshommes et soixante tonnes de bombes, nucleaires au besoin. A chaque fois que je pense a ces bombes nucleaires, a l'Enola Gay, a Hiroshima & Nagasaki, j'ai le vertige. Pas vous ?
Apres ces sombres pensees, nous quittons le musee et reprenons la route vers Omaha. Un petit stop chez Subway pour manger un sandwich puis nous retournons a l'aeroport et rendons la voiture. Bilan du week-end : a peine 217 miles (349 km) parcourus, mais ca n'etait pas le but non plus... Malgre le pessimisme de T. notre retour se passe bien et nous attrapons sans probleme notre correspondance a Detroit. Et voila, c'est tout pour ce flash-trip !
bye bye Nebraska
le passage souterrain original entre les terminaux a l'aeroport de Detroit
tout reprendre depuis le debut : article 1/5
Publié par ZPP
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dans
week-end au Nebraska