samedi 25 octobre 2008
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Apres avoir admiré le capitole de Lincoln sous tous les angles, nous remontons dans la voiture, nous nous perdons dix minutes dans les rues de la capitale du Nebraska (en constatant qu'il n'y a decidement rien a y faire), puis nous reprenons la direction d'Omaha. Nous sommes impatients de commencer notre soiree. Car, il faut bien le dire, l'objectif de ce flash-trip, c'est de faire la tournee des bars dans un endroit reculé des US. Mais placons cela sous l'eclairage de l'ethnologue qui se mele a la population locale et qui en adopte les coutumes.
Nous nous arretons dans un coin paumé pour essayer de capturer le soleil couchant.
Mon dieu ! Qu'apercois-je au loin ? Ne serait-ce point une grange hantée ?
Apres avoir couru pour echapper aux griffes et aux crocs d'une armee d'epouvantails revenus de l'enfer pour nous decouper en tranche dans leur grange hantee, nous nous refugions dans la Dodge Caliber (calibre, qui n'en doutons pas, a mis en fuite les epouvantails-revenants) et parcourons les derniers miles jusqu'a Omaha. Notre hotel est cense etre a proximite du quartier vivant d'Omaha, mais les rues sont calmes... calmes... calmes... apres une bonne dispute avec T sur où stationner, la voiture est garee dans la rue devant un parcmetre, inactif jusqu'au lundi matin.
Premiere constatation : les tarifs paraissent moins cher qu'a Boston (ou New York !!). Notre chambre, dans cet hotel qui semble etre un des hotels presentant le mieux d'Omaha, est a $89. On est loin des $300 reclames par ces cochons d'hoteliers a New York pour une nuit. Nous manquons aussi nous etrangler en prenant une biere au bar de l'hotel, pour seulement $3. A Boston il faudrait plutot compter... disons $5 ou $6. Bien, tres bien, Omaha.
Nous quittons l'hotel, inquiets de voir les rues desertes. Nous marchons en direction du 'quartier vivant' d'Omaha, repéré a l'avance sur wikipedia (mais si, ce quartier a son article).
Bon pour l'instant Omaha, Nebraska, ca ne pulse pas trop le samedi soir.
Et puis nous finissons par mettre la main sur ce fameux quartier. Alors, qu'est-ce que c'est Old Market, en verite ? Eh bien c'est Howard Street, sur trois blocs, de South 13th St a South 10th Street. Voila. Le quartier qui bouge a Omaha, c'est 300 metres sur une avenue. Qu'est-ce qu'il y a en dehors ? Rien. Des parkings deserts. Des rues vides et pas eclairees. Des batiments sombres. Et personne.
Mais ne nous plaignons pas, nous avons trouve de la vie, wou hou !
Ce qui manque sur la photo ci-dessus, c'est qu'a l'angle du carrefour oppose au groupe de jeunes, il y a une voiture de police en faction :-) Enfin j'ai pas l'impression qu'il y ait beaucoup d'insecurite dans le coin quand meme.
Avant de commencer notre tournee des bars, nous allons nous restaurer. Que manger a Omaha ? Un steak bien sur ! Et pourquoi ? Comment ca, vous ne connaissez pas la marque Omaha Steaks ? Direction donc le Upstream, un restau bien chic bien cher dans le Old Market, pour manger un Omaha Steak. Verdict : tres bon, certes, mais un peu overpriced quand meme. $34 pour manger un bout de viande, dans le Nebraska, faut vraiment nous prendre pour des touristes. Bon, ok, on est des touristes...
Note : ce restau est aussi un brasseur, et ils y proposent une biere qui s'appelle ESB. Pour un restau qui sert des steaks c'est une blague n'est-ce pas ? Non... dans leur cas ESB signifie Extra Special Bitter (bitter = amer en anglais), et non pas encephalopathie spongiforme bovine. Dans le meme ordre d'idee, ca me rappelle cette fabuleuse voiture, moche au possible, que l'on croise parfois sur les autoroutes americaines, et nommee sans complexe 'SS'. Pas de Schutzstaffel ici, mais le modele "Super Sport" de la Chevrolet Impala.
Apres le steak nous passons aux choses serieuses et nous allons nous meler a la population locale, en arpentant un certain nombre de bars sur Howard St. L'ambiance est assez differente des bars de Boston, Cambridge, Somerville. Moins 'sophistiquee' on va dire. Les filles sont tout autant maquillees que dans la banlieue de Boston, mais ressemblent malheureusement beaucoup moins a des mannequins en perdition. La tendance chez les hommes et a la macaquisation, ou gorillisation. Courts sur pattes, casquettes a l'envers sur la tete, biceps gonfles a la muscu et aux hormones, ils se deplacent dans les bars en plastronnant de leurs imposants pectoraux, et s'interpellent bruyamment avec leur accent "grosse patate dans la bouche" en discutant les resultats du basket-ball ou en faisant des blagues. Il va etre difficile pour T et moi de nous fondre dans la masse : nous sommes grands, fluets, et avons l'air d'intellectuels (j'ai bien ma casquette du Kentucky sur le crane mais mes cheveux bouclés me donnent un air de clown).
Apres deux tentatives ratees, T propose d'essayer les bars qui se trouvent au sous-sol : l'entree ne donne pas sur la rue, mais il faut descendre un escalier (a l'exterieur) pour y arriver. Soit. Nous atterrissons ainsi par hasard dans un bar a connotation 'irlandaise', avec le decor qui va bien, et le groupe de musique qui va bien. Ca sera la touche de sensibilite de la soiree. Ils sont cinq sur scene, dont trois nanas, au clavier & chant, au violon, et a la basse.
Mais le Nebraska n'est jamais tres loin, et lorsque nous rentrons dans le bar, une jeune femme se rue sur nous en braillant et en postillonnant, la pauvre sans doute a cause de son appareil dentaire. Motif : enterrement de vie de jeune fille, idees stupides, l'alcool aidant, je me retrouve poursuivi par cette nana qui braille "French guy, come baaaack, and gimme your boxer !" (hey toi le francais, reviens et file-moi ton calecon). Vous en conviendrez avec moi, c'est la classe.
Une autre tentative dans un autre bar (toujours au sous-sol) beaucoup plus minable est un echec. Personne ne nous parle, a part la serveuse qui engage la conversation puis se fait reprimander parce qu'elle perd son temps avec nous, et quinze minutes apres notre arrivee, le vide s'est forme autour de nous, comme si les locaux avaient senti qu'il ne faut pas s'approcher de nous. Deception...
Nous rentrons a l'hotel dormir du sommeil du juste, apres ces decouvertes palpitantes, non sans au prealable passer un petit coup de fil a Londres.
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Apres avoir admiré le capitole de Lincoln sous tous les angles, nous remontons dans la voiture, nous nous perdons dix minutes dans les rues de la capitale du Nebraska (en constatant qu'il n'y a decidement rien a y faire), puis nous reprenons la direction d'Omaha. Nous sommes impatients de commencer notre soiree. Car, il faut bien le dire, l'objectif de ce flash-trip, c'est de faire la tournee des bars dans un endroit reculé des US. Mais placons cela sous l'eclairage de l'ethnologue qui se mele a la population locale et qui en adopte les coutumes.
non mais c'est pas vrai ! Encore des rangees de wagons !
interessant hein ?
Nous nous arretons dans un coin paumé pour essayer de capturer le soleil couchant.
dans l'inquietante campagne du Nebraska
Mon dieu ! Qu'apercois-je au loin ? Ne serait-ce point une grange hantée ?
Brrrr...
ah oui c'est ca qui nous interessait... le soir tombe, donc.
Apres avoir couru pour echapper aux griffes et aux crocs d'une armee d'epouvantails revenus de l'enfer pour nous decouper en tranche dans leur grange hantee, nous nous refugions dans la Dodge Caliber (calibre, qui n'en doutons pas, a mis en fuite les epouvantails-revenants) et parcourons les derniers miles jusqu'a Omaha. Notre hotel est cense etre a proximite du quartier vivant d'Omaha, mais les rues sont calmes... calmes... calmes... apres une bonne dispute avec T sur où stationner, la voiture est garee dans la rue devant un parcmetre, inactif jusqu'au lundi matin.
Premiere constatation : les tarifs paraissent moins cher qu'a Boston (ou New York !!). Notre chambre, dans cet hotel qui semble etre un des hotels presentant le mieux d'Omaha, est a $89. On est loin des $300 reclames par ces cochons d'hoteliers a New York pour une nuit. Nous manquons aussi nous etrangler en prenant une biere au bar de l'hotel, pour seulement $3. A Boston il faudrait plutot compter... disons $5 ou $6. Bien, tres bien, Omaha.
Nous quittons l'hotel, inquiets de voir les rues desertes. Nous marchons en direction du 'quartier vivant' d'Omaha, repéré a l'avance sur wikipedia (mais si, ce quartier a son article).
les quelques gratte-ciel d'Omaha de nuit
non, je ne suis pas sur un parking, mais a l'intersection de deux grosses avenues
Bon pour l'instant Omaha, Nebraska, ca ne pulse pas trop le samedi soir.
Et puis nous finissons par mettre la main sur ce fameux quartier. Alors, qu'est-ce que c'est Old Market, en verite ? Eh bien c'est Howard Street, sur trois blocs, de South 13th St a South 10th Street. Voila. Le quartier qui bouge a Omaha, c'est 300 metres sur une avenue. Qu'est-ce qu'il y a en dehors ? Rien. Des parkings deserts. Des rues vides et pas eclairees. Des batiments sombres. Et personne.
Mais ne nous plaignons pas, nous avons trouve de la vie, wou hou !
"l'entree" de Old Market, côté ouest
leur grande fierte a Old Market : les rues ont gardé leurs pavés
a l'intersection principale dans Old Market. Il y a un groupe de jeunes avec des guitares. Bien bien...
Ce qui manque sur la photo ci-dessus, c'est qu'a l'angle du carrefour oppose au groupe de jeunes, il y a une voiture de police en faction :-) Enfin j'ai pas l'impression qu'il y ait beaucoup d'insecurite dans le coin quand meme.
ah ! Meme dans le Nebraska, la petite French touch qui va bien !
Avant de commencer notre tournee des bars, nous allons nous restaurer. Que manger a Omaha ? Un steak bien sur ! Et pourquoi ? Comment ca, vous ne connaissez pas la marque Omaha Steaks ? Direction donc le Upstream, un restau bien chic bien cher dans le Old Market, pour manger un Omaha Steak. Verdict : tres bon, certes, mais un peu overpriced quand meme. $34 pour manger un bout de viande, dans le Nebraska, faut vraiment nous prendre pour des touristes. Bon, ok, on est des touristes...
Note : ce restau est aussi un brasseur, et ils y proposent une biere qui s'appelle ESB. Pour un restau qui sert des steaks c'est une blague n'est-ce pas ? Non... dans leur cas ESB signifie Extra Special Bitter (bitter = amer en anglais), et non pas encephalopathie spongiforme bovine. Dans le meme ordre d'idee, ca me rappelle cette fabuleuse voiture, moche au possible, que l'on croise parfois sur les autoroutes americaines, et nommee sans complexe 'SS'. Pas de Schutzstaffel ici, mais le modele "Super Sport" de la Chevrolet Impala.
Apres le steak nous passons aux choses serieuses et nous allons nous meler a la population locale, en arpentant un certain nombre de bars sur Howard St. L'ambiance est assez differente des bars de Boston, Cambridge, Somerville. Moins 'sophistiquee' on va dire. Les filles sont tout autant maquillees que dans la banlieue de Boston, mais ressemblent malheureusement beaucoup moins a des mannequins en perdition. La tendance chez les hommes et a la macaquisation, ou gorillisation. Courts sur pattes, casquettes a l'envers sur la tete, biceps gonfles a la muscu et aux hormones, ils se deplacent dans les bars en plastronnant de leurs imposants pectoraux, et s'interpellent bruyamment avec leur accent "grosse patate dans la bouche" en discutant les resultats du basket-ball ou en faisant des blagues. Il va etre difficile pour T et moi de nous fondre dans la masse : nous sommes grands, fluets, et avons l'air d'intellectuels (j'ai bien ma casquette du Kentucky sur le crane mais mes cheveux bouclés me donnent un air de clown).
Apres deux tentatives ratees, T propose d'essayer les bars qui se trouvent au sous-sol : l'entree ne donne pas sur la rue, mais il faut descendre un escalier (a l'exterieur) pour y arriver. Soit. Nous atterrissons ainsi par hasard dans un bar a connotation 'irlandaise', avec le decor qui va bien, et le groupe de musique qui va bien. Ca sera la touche de sensibilite de la soiree. Ils sont cinq sur scene, dont trois nanas, au clavier & chant, au violon, et a la basse.
Mais le Nebraska n'est jamais tres loin, et lorsque nous rentrons dans le bar, une jeune femme se rue sur nous en braillant et en postillonnant, la pauvre sans doute a cause de son appareil dentaire. Motif : enterrement de vie de jeune fille, idees stupides, l'alcool aidant, je me retrouve poursuivi par cette nana qui braille "French guy, come baaaack, and gimme your boxer !" (hey toi le francais, reviens et file-moi ton calecon). Vous en conviendrez avec moi, c'est la classe.
un bar irlandais dans le Nebraska
au comptoir du meme bar
Une autre tentative dans un autre bar (toujours au sous-sol) beaucoup plus minable est un echec. Personne ne nous parle, a part la serveuse qui engage la conversation puis se fait reprimander parce qu'elle perd son temps avec nous, et quinze minutes apres notre arrivee, le vide s'est forme autour de nous, comme si les locaux avaient senti qu'il ne faut pas s'approcher de nous. Deception...
Nous rentrons a l'hotel dormir du sommeil du juste, apres ces decouvertes palpitantes, non sans au prealable passer un petit coup de fil a Londres.
T. me surprend dans une cabine telephonique
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Publié par ZPP
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dans
week-end au Nebraska