Lundi matin, la meteo est maussade. C'est le premier jour de route de mon road-trip et je quitte Indianapolis sous un ciel gris qui hesite a pleuvoir. Apres un arret foireux au Hoosier Park Racing & Casino ou j'echoue dans ma mission de renflouer mes finances pour couvrir les depenses de ce voyage, je continue a rouler vers le nord-est - voir la carte.
Mon objectif est le petit village de Berne, ou j'arrive vers midi.
Ho ho ho, willkommen. Est-ce que l'on parle allemand ici ? Ca se pourrait, car meme le MacDo s'y colle avec un wilkomm (orthographe approximative mais je suppose que le mot complet willkommen ne tenait pas sur le panneau) pour accueillir les clients du drive-in, et un danke (merci en allemand) pour les remercier ! Bon en realite la population locale ne parle rien d'autre qu'americain avec un bon accent des campagnes.
La commune de Berne, Indiana, mise a fond sur l'origine de son nom pour attirer le touriste. On peut y admirer une tour d'horloge massive inspiree de celle de Berne en Suisse, une inevitable statue d'ours rappelant ceux de la ville suisse, et meme, tenez-vous bien, un "canton tree" qui serait un des deux seuls canton trees au monde (l'autre se trouvant a Londres). Il n'en faut pas plus pour me ravir.
Je suis depite car a quelques minutes pres je rate le spectacle du carillon de midi.
Apres dejeuner je me rends a l'attraction-phare de Berne : le Swiss Heritage Village & Museum. Je suis legerement decu par ma visite guidee sur place. Quel est le fil directeur de cet assemblage heteroclite de batiments et objets, quelle est leur place dans le contexte social et politique de leur epoque ? Pourquoi ces suisses ont-ils quitte la Suisse ? Pourquoi sont-ils venus s'installer dans l'Indiana ? Comment s'est deroulee leur integration ? En quoi leur vie au quotidien etait-elle similaire ou differente de celle des autres immigrants ?
La jeune fille qui sert de guide est pleine de bonne volonte mais ses reponses ne satisfont guere ma soif de savoir. Entre mes questions de pseudo-intellectuel et mon accent moisi la communication est de toute facon difficile. Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu autant de mal a me faire comprendre, et je n'ai que moi a blamer apres dix ans au pays de l'oncle Sam :-). Le site internet du musee est plus riche en information.
J'apprends tout de meme sur place que les Amish parlent (un dialecte) allemand, et wikipedia me confirme qu'ils "trouvent leurs racines [..] en Suisse". L'Indiana est l'un des trois etats des US ou les Amish sont les plus nombreux. Ceci etant dit le Swiss Heritage Village & Museum n'est pas centré sur les Amish.
Lors de son utilisation une poutre massive de deux tonnes fait pression sur la cuve (a droite sur la photo) lorsqu'elle est soulevee grace a une vis sans fin a son autre extremite (a gauche sur la photo). D'apres la guide, c'est Dieu lui-meme qui aurait communique en reve les details de conception et de fonctionnement de la presse a son constructeur, un certain Mr Hauenstein. Qu'il en ait reve, pourquoi pas. Mais de la a impliquer Dieu, hum hum.
Je dis auf wiedersehen a Berne, Indiana, et je continue ma route vers Columbus, la capitale de l'Ohio, ou mon hotel m'attend.
Point de folie pour ma soiree a Columbus, je me repose sagement apres mes 253 miles (407 kilometres) de la journee pour etre en forme demain. Encore du sport au programme !